Arrosoirs & sécateurs

Chronique d’un jardin de Bretagne-Sud en novembre 2019

Retour en octobre 2019


Vendredi 1er

Que d’eau… que d’eau… Vivement la canicule ! Mais non, je blague. Il en est encore tombé cette nuit (plus de 10 mm) et toute la journée, on a eu droit à un petit crachin. Tant mieux, même si travailler par ce temps humide (mais pas froid) n’est pas l’idéal. Attention toutefois : je ne veux pas de pluie sur la Normandie de mardi à jeudi. 48 amis « d’arrosoirs et sécateurs » savent pourquoi…
Aujourd’hui, j’ai baigné dans l’eau. D’abord en débouchant la gouttière envahie de feuilles (plus sérieux : celle qui passe sous le bureau était aussi bouchée) et puis, cet après-midi je n’ai pas fait grand-chose, sinon m’amuser avec le vide-cave, à vider la rigole à l’entrée du garage. C’est toute l’eau au pied de la maison qui arrive là, donc… je pompe.
Ce soir, pendant que je vous écris… il pleut !

Samedi 2

La totale : pluie… et vent !
Et quand il y a du vent, à l’automne les feuilles tombent (même quand il n’y a pas de vent d’ailleurs !). Celles du Liquidambar, notamment, qui recouvrent entièrement un coin de pelouse. Et la meilleure façon de supprimer ces feuilles, c’est de passer un coup de tondeuse. Mais vu le temps, je n’ai tondu que la moitié de la pelouse. On verra demain, si le temps le permet, si je peux terminer la tonte.
Quant à l’après-midi, il s’est passé à l’intérieur, le temps était trop pourri.
Je vais vous faire un aveu : en ce moment, je n’ai pas beaucoup d’énergie pour jardiner… mais ne le répétez pas.

Dimanche 3

Fin de la 23ème tonte du gazon
Petit problème dans le fond du jardin : il y a un peu trop d’ombre. Les arbres (Albizia, Prunus padus’Colorata’, Malus ‘Evereste’, Koelreuteria…) coupent beaucoup la lumière. Si bien que certains arbustes plantés depuis longtemps n’apprécient guère. Ne parlons pas des rosiers que j’ai dû supprimer ! De plus, il n’est pas possible de planter certains arbustes par manque de lumière. J’ai donc passé un bon moment à couper des branches du Prunus padus ‘Colorata’ situé au-dessus du coin de graminées. Et bien entendu, une petite heure de broyage a été nécessaire… à l’abri, car il pleuvait !

Lundi 4

Trop… c’est trop. J’ai bien essayé de faire trois quatre petits tours dehors mais entre les bourrasques qui menacent de me faire décoller à cause de ma perte de poids et les averses qui me transforment en serpillière, j’ai vraiment eu du mal à faire quelque chose. Tout juste des boutures d’un Aster bleu pâle superbe qui a dû être planté il y a un an. Mais d’où vient-il ? Mystère.
Dure journée !
Demain, direction la Haute-Normandie avec le groupe "les amis d’Arrosoirs et sécateurs" (jardin d’Etretat, Jardin de l’étang de l’Aunay, Vastérival, Clos de Chanchore, La Mare aux Trembles). Ayez une petite pensée pour les 48 Bretons, Normands, Bourguignons, Franciliens...) qui vont peut-être affronter (courageusement) pendant 3 jours la pluie et le vent.

Mardi 5

3 jours en Haute-Normandie avec 48 « amis d’Arrosoirs et sécateurs ».
Première visite à 15 h : le jardin d’Etretat.
Nous voulions absolument depuis 2 ou 3 ans visiter ce jardin. Nous n’avons pas été déçus. C’est vraiment surprenant, mais ce mélange de sculptures et de végétation taillée est absolument superbe. Je comprends que certaines personnes puissent être « bousculées » dans leur vision des jardins mais c’est justement ce qui en fait l’intérêt. A voir comme un tableau.
Il faut tout voir et non pas se borner à ne voir que des jardins du même style. Parmi les 48 visiteurs, il y en a 4 qui n’ont pas aimé. Une majorité qui a aimé et 4 ou 5 (dont moi) qui ont adoré.

Au fond : les falaises d’Etretat


Accueil chaleureux à l’hôtel Kyriad de Dieppe

Mercredi 6

Quelle journée !!!
Deux grands et superbes jardins.
Le matin : jardin de l’étang de Launay
Depuis plusieurs années j’entendais régulièrement « Tu connais le jardin de Jean-Louis Dantec ? », « Tu devrais aller voir le jardin de Jean-Louis Dantec » etc. Il fallait donc y aller. Je m’attendais à un jardin grandiose d’après ce que j’avais vu dans les magazines, livres et internet… je n’ai pas été déçu ! Le temps était superbe et le soleil mettait en valeur les couleurs d’automne des arbres et arbustes. L’accueil et la visite guidée de Jean-Louis Dantec ont été à la hauteur de ce que j’attendais. Les arrosoirs et les sécateurs étaient conquis.


L’après-midi : Le Vastérival.
C’est la 4ème visite du Vastérival. Mais comment s’en lasser ? La dernière visite avait eu lieu avec Didier Willery en février 2014. C’est à nouveau Didier qui nous guidera dans l’un des plus beaux jardins que je connais. Comme la dernière fois la visite durera largement plus de 3 h. Un régal. Surprise : je revois Sybille qui nous avait accompagnés les 3 premières fois. Sybille assurait les visites avec la Princesse. Le temps a passé, Sybille a pris sa retraite mais revient de temps en temps au Vastérival où elle a passé une bonne partie de sa vie. Quel plaisir de la retrouver et rendez-vous a été pris pour notre prochaine visite !

Jeudi 7

Le matin : Le clos de Chanchore
Nous sommes descendus plus au Sud entre Lisieux et Pont-Audemer. Nous sommes dans le jardin de Marie-Catherine Lemoine. Autour d’une maison normande, un jardin paysager à l’anglaise et un arboretum avec de nombreux arbres et arbustes dont certains arborent de superbes feuillages d’automne.
Merci à Marie-Catherine et Laurent pour le p’tit coup de cidre… normand.


L’après-midi : La mare aux trembles.
Depuis longtemps, nous souhaitions visiter ce jardin bien connu. Il y a une dizaine d’années, nous avions acheté le livre mais on voulait absolument voir le jardin. L’occasion se présentait, impossible de la rater. Et la surprise a été bien au-delà de ce que nous pouvions espérer. Le jardin est superbe mais, cerise sur le gâteau, l’accueil de Thérèse et Pierre Gibert est exceptionnel. Ce couple attachant a beaucoup touché les arrosoirs et même les sécateurs. Mais au cours de la visite nous apprenons que nous sommes les derniers visiteurs. Même si nous en comprenons les raisons tout le monde est désolé et malgré les protestions de qui vous vous doutez, il semble bien que cette décision soit définitive.


C’est avec beaucoup de regrets que nous devons quitter Thérèse et Pierre. Chacun repart vers sa Bretagne, son Cotentin, sa Bourgogne ou sa région parisienne. Après quelques bises, on se promet de se revoir au printemps. On pourra compter sur moi !
J’avais deux angoisses ces dernières semaines : le mauvais temps, mais on a eu un temps superbe et inespéré et les couleurs d’automne mais elles étaient au rendez-vous. Ouf… Vue l’ambiance de ces trois jours, je pense que le groupe était content d’être venu. Quand les arrosoirs rigolent, les sécateurs se marrent mais cela ne nous empêche pas d’être sérieux quand il faut et de parler latin comme de vrais botanistes !

Vendredi 8

Il faut maintenant retrouver le jardin et se remettre au boulot. Après toutes ces merveilles, il ne faut pas se décourager… on fait ce qu’on peut avec ses petits moyens…
1ère constatation : il a plu pendant notre absence (20 mm dans le pluviomètre).
2ème constatation : la température a baissé et celle-ci descend dans la nuit à 5°C dans la serre. Je mets donc le petit radiateur réglé de façon que la température ne descende pas plus bas.
Bouturage du Fuchsia magellanica ‘Arauco’. Il m’a été donné par un des jardiniers. J’ai ainsi pu faire 7 pots de boutures (4 à 5 boutures par pot). Bien entendu si les boutures réussissent, un seul pot est prévu pour le jardin. Les 6 autres seront donnés au printemps prochain à des amis d’A&S.

Fuchsia magellanica ’Arauco’
C’est un magellanica. Il doit donc mesurer au moins un mètre. C’est en fait un petit arbuste.


Bouturage d’un Dichroa versicolor. Jean-Louis Dantec a distribué des rameaux à bouturer. Nous avons été nombreux à baver devant cet arbuste cousin de l’Hydrangea avec des baies bleues à l’automne.

Dichroa versicolor


Plantation d’un Euonymus minimus qui nous a été donné par « Mme Thérèse de la mare aux trembles ».

Samedi 9

Déluge ce matin… Les nappes phréatiques jubilent en ce moment…
Cet après-midi, le soleil est revenu timidement mais l’ambiance est à l’humidité et le fond de l’air n’est pas chaud. Bref, tout ça pour me trouver des excuses à avoir jouer les feignasses. De temps en temps, il faut bien se laisser aller (l’un des privilèges du retraité !).
Je suis en train d’écrire un article pour le site sur une petite vivace qui m’a été donnée il y a plusieurs années par un ami d’A&S : Tinantia pringlei. Vous connaissez ? Elle est très peu connue et c’est dommage. Tout ça pour vous dire que j’ai fait des boutures aujourd’hui pour voir si le bouturage est facile ou pas.

Dimanche 10

Un peu de nettoyage devant la maison.
Il y a 40 ans environ, 5 pommiers en espalier avaient été plantés. Ces arbres se trouvent 2 m derrière la haie de clôture. Ils manquent de lumière, si bien que la récolte est pratiquement nulle. De plus des pucerons lanigères ont fait des dégâts… conclusion : deux pommiers ont été supprimés. Une clématite ‘Huldine’ n’a pas trouvé mieux que de se servir du pommier ‘Cox Orange’ comme tuteur. Autant dire qu’il n’a pas apprécié. J’avais fait avec des bambous une sorte de claustra pour guider ‘Huldine’. Aujourd’hui, le pommier et les bambous ont été supprimés. J’ai donc commencé à refaire le claustra avec des bambous. A terminer demain.

Lundi 11

Le croisillon-claustra (je ne sais pas trop comment le nommer) est terminé. ‘Huldine’ va être heureuse !


J’ai récupéré les bambous dans différentes touffes mais j’en ai profité pour supprimer quelques cannes sèches. Il faudrait d’ailleurs retirer dans toutes les touffes toutes les cannes mortes. J’avais déjà commencé mais c’est long et pénible. Une corvée pour cet hiver.
L’après-midi est consacré au broyage du bambou. C’est long car le bambou est assez résistant aux lames du broyeur. Il faut souvent broyer en plusieurs fois.

Mardi 12

24 ème tonte du gazon.
Un grand Prunus lusitanica a tendance à bien déborder sur le trottoir, voire la rue : quelques grosses branches sont taillées et passées dans le broyeur.
Pulvérisation de bouillie bordelaise sur le cognassier car ses fruits sont attaqués tous les ans par la moniliose.
Les « grosses » près des tonneaux sont rentrées dans le garage pour l’hiver. Vue leur tenue légère, un rhume est si vite arrivé…

Mercredi 13

Les plantes gélives sont rentrées dans la serre : Plectranthus, Aeonium, Strobilanthes anisophyllus ‘Brunetti’ et Crassula ovata.
Et maintenant direction :

A nous, Gluhwein, Baeckeoffe, Flammekueche, Choucroute, Kougelhopf... sans compter Riesling, Gewurztraminer, Muscat, Sylvaner... Gare aux bourrelets !
Faites pas cette tête, soyez pas jaloux !

Samedi 23

Il n’y a rien à faire : même à 1000 kilomètres du jardin il est difficile de ne pas avoir une petite pensée pour les plantes et résister à l’envie de faire un tour dans les modestes jardineries du coin. On y trouve plus de décorations de Noël que de végétaux d’autant plus qu’en Alsace on rentre doucement en hibernation. Mais revenir d’ici sans plantes est inconcevable. En 40 ans, ça n’est jamais arrivé, ce n’est pas maintenant que l’on va commencer.
On a réussi tout de même à dénicher un Ceratostigma plumbaginoides (il y en a déjà eu dans le jardin mais il y a assez longtemps et il a disparu), un Carex bronze et un Aster amellus ‘Lac de Genève’ (fleurs assez petites d’un bleu pâle très joli qui rappelle un aster du jardin dont je ne connais pas le nom. Est-ce le même ?).
Et pour finir la journée : petit tour au marché de Noël à Thann (Alsace-Sud). Il y a 3 ans on avait acheté un… sécateur. Aujourd’hui c’est un petit élément de décoration pour le jardin !


Vendredi 29

Une jardinerie c’est bien mais une deuxième c’est encore mieux. On y a découvert un superbe plant de chrysanthème blanc. Bien entendu ce n’est pas pour sa floraison de cette année, bien qu’encore belle, mais je compte à notre retour m’occuper de ce plant (le diviser probablement), le remettre en pots et mettre en pleine terre en fin d’hiver. Le but étant bien sûr d’obtenir des chrysanthèmes à l’automne prochain. J’avais, je crois, essayé l’an dernier avec des variétés jaunes et orangées mais sans succès.

Dans le jardin il y a plusieurs centaines de plants d’hellébores (principalement orientalis) mais aucun H. niger. Il y a très longtemps un plant avait été mis mais avec le temps il a malheureusement disparu. Ne pas avoir d’hellébore niger est impensable. On a trouvé un très beau plant avec beaucoup des fleurs et de boutons (peut-être un peu cher, mais il faut savoir ce que l’on veut) et on a craqué.

Pendant que l’on est ici, j’ai le temps de bichonner ces deux plants, notamment en les mettant à l’abri des excès de pluie et surtout du gel (les nuits ne sont pas bien chaudes !)


A suivre... Décembre 2019


Retour en
Novembre 2018
Novembre 2017
Novembre 2016
Novembre 2015
Novembre 2014
Novembre 2013
fin Novembre 2012
début Novembre 2012
Novembre 2011
Novembre 2010
Novembre 2009
Novembre 2008
Novembre 2007

Chronique d’un jardin de Bretagne-Sud en novembre 2019

Recherche sur le site

Plan du site

Plan du site

Recevez la newsletter

Inscrivez-vous à la newsletter pour être informé des dernières nouveautés du site

Adresse email :  
Inscription
Désinscription

Contacter le webmestre

Contacter le webmaster