Arrosoirs & sécateurs

Les Nénuphars

(famille des Nymphéacées)

‘Gloire du Temple-sur-Lot’

Ils sont de deux types : Les Nymphéas rustiques et les Nymphéas exotiques, dont l’habitat naturel va des eaux calmes de l’Afrique du Nord à l’Europe et l’Amérique pour les variétés rustiques et Amérique du Sud et surtout Égypte pour les variétés exotiques.

Elles possèdent toutes un rhizome horizontal ou dressé, des feuilles larges et flottantes divisées en deux lobes fendus à la base, portées par un long pétiole.
Les fleurs restent épanouies environ six heures dans la journée (elles s’ouvrent plus tard le matin, vers 11 h au printemps) et durent trois à quatre jours chacune. Après leur temps de floraison, elles s’enfoncent progressivement sous l’eau où elles finissent par pourrir.
Ces fleurs possèdent quatre sépales, de nombreux pétales et un bouquet d’étamines. Elles portent des fruits en forme de baies qui renferment de nombreuses graines de juillet à septembre et qui terminent leur maturation sous l’eau.

‘Alba’

Les Nymphéas rustiques

Il en existe actuellement de nombreux hybrides de différentes couleurs : rouge, rose, jaune orangé, jaune cuivre, lilas, blanc avec des nuances.

C’est Joseph Bory Latour-Marliac, un Français, qui, le premier au monde, a réussi les hybridations à partir des Nymphéas sauvages.
Il mettra dix ans avant de réussir sa première hybridation en 1875 le ‘Marliacea Chromatella’ et créera la première pépinière de Nénuphars en 1875, pépinière qui existe toujours au Temple-sur-Lot.

Claude Monet fait la connaissance de Joseph à la grande exposition universelle de Paris en 1889 et il s’ensuit la création de Giverny avec son célèbre plan d’eau et ses peintures sur les “Nymphéas”. Tous les Nénuphars de Giverny venaient de la pépinière de Latour-Marliac.

Aujourd’hui, cette pépinière est encore le “must” dans la production et l’hybridation de Nénuphars mais aussi de Lotus. Les descendants de Joseph ont vendu la propriété en 1991 à une société anglaise. La Stapeley Water Gardens, qui est le plus grand spécialiste mondial en plantes aquatiques est devenu propriétaire des établissements Latour-Marliac (culture actuelle de plus de deux cents variétés de Nymphéas rustiques et exotiques, également des Lotus –Nelumbo–, des variétés naines et miniatures de Lotus chinois et des plantes de marais).

Les Nymphéas hybrides du groupe Marliacea sont les plus robustes et forment un sous-groupe à eux seuls. Ils ont des feuilles arrondies et des fleurs portées juste au-dessus de la surface de l’eau.

Les autres hybrides commercialisés sont du groupe Laydekeri ; ils sont moins vigoureux. Leurs fleurs sont posées juste à la surface de l’eau et les feuilles arrondies sont souvent mouchetées.

nota : on entend par “vigoureux” l’ampleur et la surface couverte par la plante et non pas ses capacités de résistance.

Les variétés naines

Elles se reconnaissent à la mention N. pygméa…
Elles ont les mêmes caractéristiques que les autres, mais elles doivent être plantées à faible profondeur (10-15cm) ce qui les rend intéressantes pour des petits tonneaux ou bacs en terrasse ou sur le premier palier d’un bassin de jardin. Si le contenant est trop profond, il suffit de rehausser le pot en le posant par exemple sur une brique ou une grosse pierre plate.

Sous le climat breton, si l’on ne veut pas avoir à rentrer ses Nénuphars en bac l’hiver, il est nécessaire de prendre des Nénuphars rustiques. Il en existe de vigoureux, comme le premier qui a été crée par Joseph : le Marliacea chromatella et qui peuvent être plantés à 60 cm de profondeur, voire 1 m (hauteur d’eau au-dessus du rhizome) Les variétés moyennes seront plantées à 20 cm de profondeur et les variétés naines entre 10 et 20 cm.

‘Fire Crest’

CULTURE

Plantation

Par profondeur de plantation, on entend la hauteur d’eau calculée au-dessus du rhizome, et non pas la hauteur d’eau calculée à partir du palier sur lequel on pose le pot de plantation. Ce dernier doit être rempli de bonne terre argilo-limoneuse parfaitement imprégnée d’eau au préalable (surtout pas de terre légère ou de terreau) et le rhizome doit être planté comme les Iris, seulement légèrement enterré. Son point de croissance doit être placé à peu près au milieu du panier et recouvert d’une bonne couche de graviers ou de pouzzolane (pierre de lave) préalablement bien rincés ; l’un pour éliminer le sel et l’autre pour évacuer l’excès de poussière rouge de la pierre. Si vous avez des poissons, le fait de recouvrir la terre de graviers évitera que ceux-ci ne viennent fouiner dans la terre du pot.

Le Nymphéa rustique est une plante facile. On vend dans le commerce des pastilles d’engrais à diffusion lente type “osmocote »” NPK 10-11-18+2mg que l’on met au printemps dans le pot (un bouchon par rhizome) en l’enfonçant dans la terre avec le doigt. On trouve ces engrais dans toutes les grandes jardineries (chez Jardi+, notamment).

Toutes les variétés peuvent être plantées directement en terre s’il s’agit d’un bassin naturel, ou dans des contenants d’environ 70 cm de diamètre. Diminuer la grandeur du pot à 40 cm pour les variétés moyennes et 25 cm pour les variétés naines.
Il existe dans le commerce des sacs de “terre aquatique”. Cette terre, en fait, est très insuffisamment nourrissante. La plante s’en contentera la première année mais ensuite elle restera souffreteuse. Ne pas hésiter à la changer le printemps suivant pour mettre de la bonne terre, dite “à blé” ou du moins la mélanger.
Des chantiers de construction mettent de côté de la terre de remblai. Si elle semble remplir les bons critères (terre lourde, argileuse et qui ne comporte pas trop de cailloux), elle peut parfaitement convenir.

Emplacement

Il est important de mettre les Nénuphars au soleil (environ cinq à six heures par jour en moyenne) pour obtenir une belle floraison. De préférence, éviter les zones les plus ventées. Ne pas planter trop près d’une cascade ou d’un courant. Les Nénuphars aiment les eaux calmes. Ces plantes peuvent supporter la plupart des types d’eau (pluie, robinet, rivière ou puits). Le mieux est quand même l’eau du robinet ou l’eau de pluie. Les eaux de puits ou de rivière peuvent être trop dures et apporter des éléments indésirables (herbicides, pesticides, composants à base de cuivre) et trop chargées en éléments nutritifs qui favorisent la prolifération des algues vertes et des plantes oxygénantes envahissantes.

L’hiver, pour les variété naines, il est préférable de les descendre d’un palier pour éviter que le pot ne soit complètement pris par les glaces suivant la région.

‘Newton’

Choix du contenant

Les Nénuphars achetés en pot ont des feuilles qui, dans la jardinerie, étaient à hauteur d’eau. Lors de la mise en eau dans votre bassin, on peut poser le pot avec les feuilles complètement immergées. Ces dernières ainsi que des feuilles neuves, développeront leurs tiges jusqu’à venir de nouveau affleurer à la surface de l’eau. Il est recommandé d’abaisser graduellement le niveau de plantation jusqu’au palier adéquat, pour permettre aux nouvelles feuilles de bien prendre le soleil et mieux pousser. Mettre par exemple votre pot sur un palier à 40 cm (c’est-à-dire avec hauteur du rhizome à 20 cm), puis, quinze jours après, l’abaisser d’un palier, etc. jusqu’au palier de pose définitif.
Dans la région on peut trouver ces pots et des grand bacs dans les grandes coopératives agricoles. Les grands bacs servent de réservoir d’eau dans les prés aux éleveurs de bovins.

Dans les jardineries qui vendent des plantes aquatiques, on trouve des pots spéciaux pour leur plantation, ils sont en plastique noir ajouré. Il est impératif de les doubler de jute ou de plastique percé de petits trous pour que la terre ne parte pas dans l’eau. Cette solution n’est pas idéale à mon avis. Les pots sont chers et le jute finit par pourrir en laissant passer la terre. Le mieux est d’acheter ou de conserver les pots des plantes que vous achetez et qui possèdent des orifices à la base. Il suffit de remplir ces pots de graviers jusqu’à hauteur des trous et de mettre la terre par dessus. C’est suffisant pour que des racines trouvent les ouvertures et partent à l’aventure.

Reproduction, division des touffes

Le Nénuphar est une plante exubérante et suffisamment puissante pour déformer, voire percer les pots ajourés spécialement vendus pour plantes aquatiques. S’il se plaît, il se développe au point de faire éclater son contenant et, lorsque vous attendez trop longtemps pour le transplanter ou le diviser, vous ne retrouvez plus rien du pot de départ qui a disparu au milieu d’un écheveau de racines devenu inextricable. Vous aurez alors des difficultés à venir à bout du rhizome.
Lorsque la plante est à l’étroit dans son pot, elle développe des rhizomes latéraux qui porteront d’autres feuilles. Pour la diviser, il suffit de couper franchement le bourgeon terminal du rhizome en gardant 15 cm de “banane” après le bourgeon. En principe, tous les deux ans, il est bon de rempoter dans un contenant plus grand.

Pour un bon équilibre du bassin, les plantes aquatiques doivent recouvrir environ 50 à 70% de sa surface. Ce sont les Nénuphars, avec les Lotus, qui sont les plus recouvrants (prévoir 2/3 de Nénuphars et/ou Lotus et 1/3 de feuillages d’autres plantes aquatiques).

Nenuphar morei

Maladies et insectes parasites

Les Nénuphars ne sont pas des plantes fragiles mais ils sont souvent recouverts de pucerons.

Pucerons
Par temps chaud et humide, vous pourrez voir des masses noires agglomérées sur les feuilles, fleurs et tiges, qui fatiguent la plante en suçant la sève. Ils sont identiques aux pucerons des cerisiers et pruniers. Les poissons ne sont pas amateurs de ces pucerons.
Pour s’en débarrasser, il est possible de traiter avec un produit à base de pyréthrine comme “pucerons rapides” de chez Fertiligène. En principe, vous pouvez traiter même si vous avez des poissons, ce produit n’est pas toxique pour eux. Vous pouvez également asperger vos feuilles au jet d’eau afin de les déloger.
Vous pouvez aussi rentrer dans votre bassin et noyer ces pucerons à la main en plongeant quelques instants les feuilles, les tiges et les fleurs dans l’eau ou, si vous en avez la possibilité, descendre d’un degré votre potée dans le bassin, le temps de les noyer (quelques minutes). Sur les sites internet spécialisés ou dans certaines revues, il a été parfois question de lâcher des coccinelles sur les feuilles de nénuphar. C’est à déconseiller fortement car ces insectes ont toutes les chances de mourir prématurément noyés.
Nettoyer régulièrement les Nénuphars en enlevant les feuilles et les fleurs fanées.

Galéruque
Petit coléoptère, larve de quelques millimètres, il perce les feuilles en faisant des galeries. Il est facile à détecter. La femelle pond ses œufs sur les feuilles en petits paquets. Ils sont de couleur jaune et facilement repérables. On peut remarquer leur présence dès les premières chaleurs fin mai début juin. La destruction se fait à la main en les écrasant et en supprimant les feuilles trop atteintes (à surveiller de près car la prolifération est rapide). On peut traiter la végétation alentour y compris l’hiver.

Hydrocampe
Minuscule papillon qui s’attaque en particulier aux bords des feuilles. Les poissons les dévorent et réduisent la contamination.

Moisissures et bactéries
Souvent déclenchées par des conditions de culture peu propices :
- plants trop serrés,
- manque de lumière,
- concurrence avec d’autres plantes,
- manque d’engrais,
- climat froid qui perdure.
On peut remarquer des taches jaunes qui s’agrandissent sur les feuilles, puis virent au sombre. Les feuilles ne flottent plus à la surface de l’eau et leur bord se courbe vers le bas. Moisissure sur les tiges puis pourriture de celles-ci.
Si l’on constate ces faits et qu’il ne s’agit pas de dommages résultant de fautes de culture, on peut être confronté à un parasite qui aurait attaqué le rhizome. La plante est affaiblie, le niveau d’eau au-dessus du rhizome est peut-être trop important et cela peut favoriser de telles maladies : Phytophtora Gloeosporium.
La sensibilité des Nymphéas est dans l’ordre suivant : variétés jaune, orange, rose, rouge, rarement les blancs.
Cette maladie est très difficile à soigner. Malgré tout, on peut faire un traitement préventif à dose curative à partir de la mi-mai et une fois par mois jusqu’en septembre. Ne pas traiter si les plants sont sains.
Produit efficaces : “Prévicure” (matière active : Propamocarbe), “Fongaride”.
Il faut savoir que combattre ces maladies est difficile et que bien souvent le plant atteint n’est pas récupérable. Le rhizome malade est dur, noir et malodorant.

‘Hermine’

Les Nymphéas exotiques

Ne supportent pas moins de 10°C et doivent être cultivés sous serre ou véranda ou jardins d’hiver.
Profondeur de plantation d’environ 20 à 40 cm suivant les variétés dans des pots de 40 cm de diamètre et dans une bonne terre argileuse.
Ils sont très florifères s’ils sont élevés dans de bonnes conditions. De même que leurs cousins rustiques, ils sont également exubérants mais sont évidemment plus facile à maîtriser compte tenu de leur petite taille.
Ce sont ces nénuphars qui sont recommandés pour la culture en tonneaux, il est toutefois préférable de leur allouer un minimum de 1m de diamètre pour leur développement.

Leur mode de reproduction, leurs maladies et leurs besoins, mis à part le fait de les garder au chaud, sont identiques à ceux des Nymphéas rustiques.

Conclusion

Les Nénuphars sont des plantes indispensables dans tout bassin, car outre la beauté de leur fleurs, ils sont très importants à son équilibre. Ils servent de parasol aux poissons l’été, ils oxygènent l’eau en se nourrissant des éléments nutritifs de l’eau, ils servent d’abri aux alevins, de support aux libellules, de pied-à-terre aux reinettes, etc.

Conférence de Michelle Saint-Guily avec la participation de Jean-Pierre Bouttin, samedi 19 février 2005

Les Nénuphars

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