Arrosoirs & sécateurs

Chronique d’un jardin de Bretagne-Sud en janvier 2013

Mardi 1er


Il y a maintenant exactement 6 ans que cette chronique existe et j’avoue que j’aurais du mal à m’en passer, mais c’est la première fois que je vous souhaite une bonne année en différé. Il est temps que le nouveau site arrive car je commence sérieusement à m’impatienter. J’ai fini mon travail depuis plusieurs jours mais la date du lancement ne dépend pas de moi. Combien de temps vais-je encore vous écrire sans savoir quand vous pourrez me lire ? Je n’ose même plus envisager une date…

Que retenir côté jardin de 2012 ? C’est très moyen… Il y a bien sûr eu la cabane (il y a un an, j’étais en train de la construire) et le jardin noir (il est toujours en cours de réalisation) mais l’an dernier le jardin m’a souvent déçu. Je me suis battu au printemps contre de belles pestes envahisseuses : Montia sibirica, Ancolie… et à l’automne je n’ai pas pu consacrer autant de temps qu’il aurait fallu à cause d’évènements que je n’avais pas prévus. Bref, j’ai eu l’impression toute l’année que le jardin était décevant. C’est lui qui vieillit mal ou c’est moi ?

En ce début d’année, il va falloir finir de nettoyer le jardin car certains endroits sont vraiment très négligés. La première journée de l’année est consacrée au début du nettoyage de la plate-bande du fond. J’ai bien dit le début, car il y a du boulot. Le fait d’avoir rasé les tiges sèches des Aster ericoides et les feuilles marronnasses des touffes d’Iris sibirica redonne un peu d’allure. Il reste à désherber, ce qui a été commencé, mais il y en a pour plusieurs après-midi. Entre parenthèses, des milliers de petits plants de Montia sibirica font en ce moment leur apparition. Je vais être plus malin que l’an dernier : ils vont rejoindre le compost.
En plantant les arbustes la semaine dernière, je suis « tombé » pile poil sur des touffes de narcisses, de perce-neige (une partie de cette plate-bande en est recouverte) et des racines de Rodgersia. C’est l’occasion de replanter ces dernières à l’ombre près de la cabane car le feuillage du Rodgersia ne supporte pas le plein soleil surtout s’il y a du vent desséchant, ce qui est le cas près du poulailler.
Pas sûr que ces jours-ci le jardin se refasse une beauté car j’ai « la crève ». Ca tousse… ça mouche… ça se traîne… ça frissonne… ça ne va pas bien en fait ! Pas sûr que jardiner aujourd’hui ait été une bonne idée car vu l’état de décomposition avancé ce soir, on peut se poser des questions. Je suis désolé, mais on ne peut pas parler de l’état du jardin sans parler de l’état du jardinier. Et j’aime tellement que l’on me plaigne !!!
Dans cette grisaille ambiante et déprimante, une petite note positive : les hellébores sont en avance car à cette époque il n’y en a jamais eu autant en fleurs dans le jardin.
La cerise sur le gâteau : découverte d’une troisième clématite cirrhosa en fleurs. Elle a été achetée sous le nom de ‘Lansdome Gem’. Elle s’étale sur la brande de bruyère en limite de terrain mais on la découvre seulement maintenant car vu le temps pourri de ces dernières semaines, on ne s’aventure guère dans ce coin en bordure de potager. Il faut dire qu’en pleine saison, on y trouve peu de légumes, donc en ce moment il y a peu d’espoir. La pluie récente l’a un peu délavée, ce qui lui donne un air tristounet de fin de floraison.

Jeudi 3

Désolé, mais hier, aller faire un tour dans le jardin était au-dessus de mes forces. J’étais laryngo-broncho-rhumo agonisant. Et aujourd’hui je suis laryngo-broncho-rhumo à moitié convalescent. Le temps était gris et humide mais j’ai su dominer ma fébrilité qui fait peine à voir pour me venger sur les mauvaises herbes de la plate-bande du fond. Et le millier de petits plants de Montia sibirica qui ne demandaient qu’à vivre et s’épanouir au printemps sont ce soir à la morgue… je veux dire au compost. Et moi je suis toujours en vie… mais dans quel état ! En fait, j’admire mon courage… en toute modestie, bien sûr.

Mardi 8

Faire le trottoir quand il fait un temps pourri, même quand c’est 3 m², n’est vraiment pas drôle. C’était histoire surtout de s’oxygéner et penser un peu moins…
Bref, j’ai remplacé l’Euphorbe characias ssp wulfenii placée sur le trottoir près du grand portail d’entrée (elle devenait vraiment moche) par la même characias (des semis spontanés sur le… trottoir !) qui devenaient beaux.
J’adore la characias et surtout la wulfenii (car les fleurs sont entièrement vertes) mais je vous soupçonne de l’avoir compris ! (il y en a 2 dans le jardin et une à l’extérieur).

La touffe est déjà belle


Et ça devrait devenir ça...

Jeudi 10

Fin du nettoyage de la plate-bande du fond. C’est l’occasion de tailler assez sérieusement un Prunus azorica qui avait tendance à trop monter. Ses plus longues branches sont taillées et l’arbuste perd un bon mètre de hauteur. Je ne vois pas l’intérêt de le laisser dépasser les 3 m car il est en fond de terrain. Bien entendu, une bonne heure de broyage sera nécessaire pour obtenir plus d’une brouette de mulch.

Vendredi 11

Le nettoyage continue et pour une fois depuis longtemps sous un ciel clément et on a même eu droit à du soleil ! Un vrai miracle car celui-là était vraiment aux abonnés absents depuis un bon moment. Est-ce que c’est ce changement climatique inattendu qui a re-déclenché la ponte des poules ?

Tu parles… il nous traite de nunuches mais il n’est même pas fichu de venir jeter un coup d’œil tous les jours pour voir s’il n’y a pas quelques Å“ufs. Si vous aviez vu sa tronche quand il a découvert 3 Å“ufs en changeant la paille du poulailler et de l’enclos. Il a l’air malin : il ne sait pas de quand ils datent. Et s’il croit qu’on va lui dire !!! Hi ! hi ! hi ! Les Å“ufs à la coque, ce sera pour une autre fois ! Bon, on est un peu vaches (surtout pour des poules !) car c’t’homme a bien besoin d’être dopé en ce moment : des bons petits Å“ufs à la coque avec des mouillettes au beurre salé breton, ça vous remonte un homme ! Et puis il a nettoyé nos appartements. Promis, on va remettre ça.

Dimanche 14

Varions les plaisirs : nettoyage et broyage. La vie du jardinier est un éternel recommencement ! Seul changement : l’endroit (oui, je ne suis pas assez idiot pour nettoyer tous les jours le même coin de plate-bande !). Je suis au centre du jardin dans la plate-bande du Gingko biloba et de la glycine en arbre ?

Lundi 15

Que vais-je écrire de plus qu’hier ? Ouf, j’ai trouvé ! Il y a de plus en plus d’hellébores en fleurs, il faut dire que le temps est humide mais aucun froid en prévision si bien que ça pousse un peu partout… un peu trop peut-être car si le gel fait son apparition il pourrait y avoir des dégâts.

La cage aux oiseaux est vernie (vernis anti-rouille) car elle commençait sérieusement à s’abîmer. Quand je dis "aux oiseaux", en fait elle est habitée par un oiseau en plomb qui n’a toujours pas trouvé la porte de de sortie toujours ouverte !

Lundi 21

Une semaine que je n’ai pas mis les pieds dans le jardin. Il faut dire que je n’en ai pas eu le courage (ramollo le pépère !) et le temps n’est guère encourageant. Après la pluie et le vent, maintenant c’est le froid (3 flocons de neige au m² !)… et le vent.
Vous connaissez le courage qui me caractérise et qui fait surtout l’admiration… de moi-même, aussi me suis-je dit qu’un peu d’air me ferait du bien. Un bon petit air vivifiant qui vous requinque les neurones engourdis. Tu parles… Au bout de 3 m² de nettoyage, les pauvres étaient congelés ! Désherber au pôle Nord ne doit pas être pire ! Repli dans le garage pour broyer un peu de tailles : le broyeur bourrait sans arrêt. Dépité, dégoûté, déprimé, désabusé… j’ai abandonné.
Et ce fichu site qui n’avance pas. Quand ça va pas… ça va pas !
Tout va de travers… Y’a pas quelqu’un qui peut faire une petite prière pour moi à St Machin (difficile pour moi, car comme mécréant on ne fait pas mieux et si je prie St Machin, il va mourir de rire !). En fait je suis idiot car je ne sais même pas quand vous me lirez !!!
Signé : un jardinier au bord de la crise de nerfs !

Mercredi 23

Je ne sais pas si un jour vous lirez ma prose mais décidément le site n’avance pas. J’ai fini depuis longtemps ce que j’avais à faire, l’informaticien aussi mais ça bloque quelque part et ça me chauffe grave… On avait pensé vers le 15 décembre puis pour Noël. C’était un beau cadeau de Noël car un site c’est un peu comme un petit bijou… Alors je vous le dis, surtout à ceux qui, comme moi, y crois encore : LE PERE NOËL EST UNE BELLE ORDURE et à partir d’aujourd’hui je n’y crois plus à ce mec.
Dégoûté, je vais nettoyer un brin de plate-bande, histoire de passer les nerfs…

Vendredi 25

Je vous glisse ça dans le creux de l’oreille mais ne le répétez pas : je crois bien avoir rencontré le Père Noël hier après-midi. Vous connaissez son petit nom ? Moi si. Je ne vous le dirai pas mais vous le saurez bientôt. En tout cas, je sais ce qu’il fait à ses heures perdues : il est informaticien et la Mère Noël a fait des études de designer… Vous commencez à comprendre ?
Je suis allé faire un tour dans le jardin histoire de… mais franchement l’humidité ambiante et le petit vent glacial m’ont obligé à rentrer lâchement au bout d’une heure. Aucun goût, pas maso le Pépé !

Samedi 26

Un peu de soleil, autant en profiter pour faire un petit tour dehors et nettoyer un petit coin. Pas très chaud en fait. Au bout d’une heure j’avais compris : j’avais choisi un coin à l’ombre ! C’est grave Docteur ? Savez-vous combien on peut avoir de neurones ? Car à la vitesse où je les perds, je vais bientôt en manquer ! (bon, j’ai encore de la réserve, je l’évalue à une bonne centaine… ouf.)

Dimanche 27


J’attaque la dernière plate-bande (cette fois au soleil !). Il ne restera plus que le pseudo-potager et le jardin « noir »â€¦ avant de tout recommencer ! Les joies du jardinage…
Mais les premières fleurs apparaissent...

Premier narcisse


Premiers crocus


Mercredi 30

A nouveau une journée ensoleillée. La plate-bande qui longe le pseudo-potager est terminée. En plein milieu un Hellébore foetidus est en fleurs. D’où vient-il ? Mystère ! (il y en a dans différents endroits du jardin). C’était une espèce que je n’affectionnais pas particulièrement mais en fait, je commence à apprécier.

Hellébore foetidus
Elle ne manque pas d’intérêt.


Les clochettes de l’hellébore foetidus


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(les travaux des années précédentes sont aussi instructifs que ceux de cette année.)

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