Arrosoirs & sécateurs

Culture du Camellia : entretien.

PROTECTIONS HIVERNALES ET ESTIVALES

Pourquoi ?
Il est indispensable de protéger contre le dessèchement et le gel les jeunes plants et les plants transplantés récemment.
Comment ? Avec quoi ?
On peut utiliser toutes sortes de paillages, d’épaisseur suffisante et sur une surface assez large pour être efficaces (10 cm d’épaisseur au moins, la largeur dépendant de l’ampleur de la motte) : paille hachée, feuilles hachées, fougères hachées, aiguilles de pin hachées, etc. L’important est d’employer des matériaux qui gardent assez longtemps une structure un peu aérée, qui ne “feutrent” pas et se décomposent assez lentement pour garder un rôle protecteur. Les camellias aiment une terre aérée. Il faut que la terre continue à respirer et ne soit pas étouffée. Les galettes compactes d’herbes humides ne conviennent pas ! Il y a quelque temps, la mode était aux écorces de pin. Mais elles posent des problèmes de décomposition.

ARROSAGES

Quand ?
Les jeunes plants ou les plants récemment transplantés doivent être arrosés régulièrement, même en période de pluie. Mais, en période de sécheresse estivale, il peut être intéressant, ou même nécessaire si la sécheresse est forte et prolongée, d’arroser même les camellias bien développés, pour empêcher trop de dégâts dans le feuillage et dans la formation des boutons à fleurs.
Et en cas de gel ?
Le gel, surtout pour les camellias en conteneurs ou en bacs, prive les racines d’eau liquide assimilable. En cas de gel prolongé, il est conseillé d’arroser pour éviter la déshydratation des racines, mais modérément pour ne pas les asphyxier dans une carapace de glace. Lors du dégel, il est conseillé également d’arroser progressivement pour réhydrater la plante sans la noyer.
Comment ?
Suivant l’importance des plantations et leur disposition, on peut privilégier tel ou tel mode d’arrosage (goutte à goutte, arrosoir, aspersion, bruine, etc.). L’important, c’est que la motte reste suffisamment humide. Pour une collection assez dense, par forte chaleur, une aspersion fine prolongée, en créant une couche d’air humide rafraichissante au-dessus du sol, donne de bons résultats.
Quelle eau ?
En Bretagne, l’eau n’est pas naturellement calcaire, et l’eau du robinet, sauf exceptions locales, peut convenir à l’arrosage des camellias. Si on peut disposer de réserves d’eau de pluie, c’est la meilleure solution.

ALIMENTATION

Les jeunes camellias ont besoin d’être nourris, et les professionnels ne s’en privent pas pour leur donner une bonne mine ! Mais les jeunes camellias ne trouvent pas forcément dans leur terre de plantation tout ce qui est nécessaire à leur croissance et à leur floraison. Et les vieux camellias ont aussi des besoins.
Quoi ? Comment ?
Un bon moyen de leur assurer un complément naturel est de renouveler régulièrement à leur pied un bon tapis de feuilles mortes qui se transforme peu à peu en terreau aéré et fertilisant. Pour donner quelque chose de plus substantiel, le meilleur engrais est le crottin de cheval bien décomposé. D’autres compléments organiques sont possibles, comme le brf , le compost, ou la corne broyée, ou le sang séché.
Quand ? Précautions !
La meilleure période pour les compléments organiques est au début de l’hiver. La libération dans le sol pendant les mois de décembre, janvier et février est lente et progressive et ne risque pas de brûler les racines. Mais attention au brf et au compost dont le pH peut être trop élevé (idem pour or brun, fumier de volaille, cendres, etc.). Et il ne faut pas oublier que tous les compléments organiques, surtout les matières dures (bois, écorces, etc.), ont besoin d’azote pour se décomposer, et s’ils ne sont pas suffisamment décomposés, ils pompent cet azote dans le sol au détriment de la plante. Les compléments organiques doivent donc être complètement décomposés avant d’être incorporés.
Et les engrais minéraux ?
On peut utiliser des engrais minéraux pour pallier aux manques du sol. Mais les engrais minéraux ont souvent besoin de chaleur pour agir (billes d’osmocote par exemple). Et la chaleur et l’humidité peuvent provoquer des libérations brutales incontrôlables qui peuvent brûler les racines et fusiller la plante. Le dosage des engrais minéraux et le contrôle de leur libération sont très délicats et l’excès peut être plus dangereux que le manque.
Et les vieux camellias qui jaunissent et dépérissent ?
Les camellias en général vieillissent bien, beaucoup de camellias centenaires sont en excellente santé sans soins particuliers. Mais si le terrain d’origine est plutôt pauvre, ou si le sol est peu profond, l’épuisement des ressources est plus rapide que leur renouvellement, et les camellias en vieillissant jaunissent et dépérissent. En ce cas, il est indispensable de renouveler la terre en surface au-dessus de la masse racinaire et de faire des apports renouvelés d’éléments nutritifs. Il ne faut pas hésiter dans certains cas à recéper pour donner au camellia une nouvelle jeunesse.

ACCIDENTS DE PARCOURS

Les camellias en général sont peu sujets aux maladies ou aux attaques de parasites. Les problèmes ont le plus souvent d’autres causes.
La météo d’abord !
- gelures sur les fleurs qui prennent des taches de rouille, plus visibles, évidemment, sur les fleurs blanches ou roses que sur les rouges.
- chute des boutons floraux à cause du gel
- dessèchement des boutons floraux à cause de la chaleur ou de la sécheresse
- flétrissement ou jaunissement des feuilles à cause des excès de chaleur ou d’humidité dans le sol (attention ! Il est normal que les vieilles feuilles jaunissent et tombent !)
- brûlure des feuilles par le gel ou la neige
- déformation des jeunes feuilles par des gelées tardives
- boursouflures ou cicatrisations de l’écorce ou des nervures suite à l’éclatement des vaisseaux par le gel ou la chaleur, ou par excès d’eau (oedèmes)
- apparition de lichens sur les rameaux suite à des décollements ou à des fissures d’écorce causés par le gel.

Des petites bêtes quelquefois !
- découpes ou entailles des feuilles par les limaces ou les escargots,
- limbe grignoté superficiellement par les limaces et nécrosé ensuite
- vrillage ou déformation des feuilles par des chenilles ou des pucerons. (Mais certains camellias ont naturellement des feuilles vrillées ou d’aspect maladif : ‘Lady Vansittart’ et ses mutations, ‘Helen Bower’, par exemple.)

Une attaque d’escargots ou limaces

Champignons et virus :
- fleurs qui flétrissent et pourrissent suite à des “explosions” de “petal blight” par temps chaud et humide, surtout en mi-saison, les floraisons précoces et tardives y échappent généralement.
- fumagine qui recouvre le dessus des feuilles d’un enduit noir produit par un champignon qui se développe sur le miellat des pucerons ou cochenilles qui infestent la plante souvent trop touffue (traitement avec du savon noir ou une émulsion huileuse). Les vieux camellias ont souvent besoin d’une taille d’aération.

Fumagine


- décolorations par taches ou points jaunes ou blancs, produites par un virus qui détruit la chlorophylle, virus qui peut déjà être présent lors de l’achat ou avoir été transmis par les insectes ou les outils de coupe. A ne pas confondre avec les décolorations dues au soleil. Les camellias virosés sont plus sensibles au gel et à la chaleur, et on ne doit pas en prélever de boutures ou de greffons qui propageraient l’infection.

Virus détruisant la chlorophylle

Sans oublier les erreurs ou les négligences humaines !  :
- attention aux bordureuses ou débroussailleuses/tondeuses à fil ! Rien de tel pour trancher l’écorce tout autour du pied, et voir le plant se dessécher complètement et brutalement « sans raison apparente » !
- attention aussi aux capots de tondeuse dont l’avant est souvent blessant. Un coup dans l’écorce peut causer de gros dommages à un jeune plant !
- une chlorose (décoloration générale des feuilles) peut survenir sur un plant récemment transplanté qui n’a pas été rabattu et qui n’a peut-être pas été assez arrosé ou protégé ou nourri. Cela peut atteindre aussi des camellias âgés, mais trop proches de grands arbres qui pompent l’eau et la nourriture, forcément. Les camellias ont soif, et souffrent.

Chlorose sur un plant récemment transplanté...
qui n’a pas été rabattu, et qui n’a pas, peut-être, été assez protégé ni arrosé. La qualité du sol peut jouer aussi. On peut redonner un coup de fouet avec du sang séché par exemple.

Finalement, et malgré tout, les camellias sont des plantes très agréables à vivre et à cultiver !

Texte et photos de René Mahuas, conférence le 14 décembre 2013 à l’association "Balades et jardins"

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