Arrosoirs & sécateurs

Des arbres dans des petits jardins ? A quelles conditions ?

Tout d’abord, entendons-nous bien sur le terme « petit jardin ».

Les propriétés actuelles sont de plus en plus petites. Dans les lotissements, les superficies sont bien souvent inférieures à 800 m². Quant aux jardins de ville, les surfaces de terrains avoisinent plutôt les 400 m².
La question est donc de savoir si l’on peut vraiment planter des arbres dans des jardins de moins de 600 m². La réponse est évidemment oui, mais à quelles conditions.

Sur quels critères choisir les arbres ?

Il est évident que l’on ne choisit pas un arbre comme on choisit une vivace ou même un arbuste que l’on pourra changer facilement d’endroit si l’on a fait une erreur. L’arbre, qui vivra probablement des dizaines d’années, doit être planté de façon définitive. Encore faut-il avoir bien réfléchi à cet emplacement ! Encore faut-il s’être posé un minimum de questions. Mais quelles questions ?

- Quelles seront les conditions de culture ?
Le sol : lourd ? Léger ? Acide ? Calcaire ? Pour faire simple, choisir un Camellia dans un terrain calcaire est un non-sens et conduira à l’échec assuré.
Si à l’endroit prévu le jardin est sujet au vent (bord de mer) ou au gel il faudra en tenir compte. Planter un Acer au feuillage fin et découpé (A. Seiryu…) en bord de mer plein vent est un non-sens.
Avoir un arbre au feuillage grillé au premier coup de vent ou au premier coup de gel est pour le moins décevant (surtout si en plus on espère avoir un beau feuillage d’automne) !
L’exposition : Soleil ? Mi-ombre ? Planter un Acer en plein soleil devant une façade Sud est une grossière erreur.

- Il est impératif de bien connaître les caractéristiques de l’arbre que l’on veut planter.
Les revues, les livres, les sites internet, les pépiniéristes existent. Encore faut-il s’en servir !
Un bon conseil : méfiez-vous des coups de cœur. Ils sont souvent sources de déception.
Dans un petit jardin, il est impératif de planter un arbre en sachant quelles seront ses dimensions à l’âge adulte. On s’intéresse en priorité à la hauteur mais c’est un tort : il faut absolument connaître son envergure. Combien de cèdres de l’Atlas (Cedrus atlantica) ont été plantés dans des jardins de 10 m de large ? Très embêtant quand l’on sait qu’il peut mesurer 30 à 40 m de haut et jusqu’à 10 m de large. Un jour, il faudra investir dans l’achat d’une tronçonneuse !

- Quelques choix à faire :

Les critères esthétiques
Que voulez-vous exactement ? Un arbre persistant ou caduc ? Il est évident que les arbres persistants sont beaucoup moins nombreux. De plus, ce sont souvent des arbres à grand développement (conifère).
Si vous optez pour un caduc, le choix est vaste mais que recherchez-vous ?
- des fleurs ? Un Prunus ‘Accolade’ fera l’affaire, mais en dehors de la floraison qui est superbe et spectaculaire, l’arbre perd de son intérêt.
Des fruits ? comestibles ou pas. Le Malus x ‘Evereste’ après sa floraison de printemps offre une très belle fructification à l’automne et en hiver.
Un beau feuillage d’automne ? On ne pense jamais assez aux feuillages d’automne. C’est dommage car quelques arbustes et quelques arbres aux feuillages d’automne prenant des couleurs allant du jaune à l’orange ou au rouge transforment le jardin vers fin octobre-début novembre. Le Parrotia persica ou le Nyssa sylvatica sont d’excellents exemples.
Des écorces : Quel dommage que l’on ne pense pas plus souvent aux écorces lorsque l’on choisit un arbre. Bien entendu, il faudra placer cet arbre de façon à mettre son écorce en valeur. Ne pas planter au milieu d’arbustes mais à l’avant des plates-bandes ou en isolé sur pelouse. Une cépée de 3 bouleaux utilis (Betula) fera toujours son effet.

Un arbre réunit à lui seul toutes ces caractéristiques. C’est le Cognassier (Cydonia oblonga) , un arbre fruitier malheureusement trop peu connu : superbe floraison au printemps, de beaux fruits en fin d’été, des couleurs d’automne intéressantes. Que demander de plus ?

Le port étalé crée un léger ombrage


Le port de l’arbre  :
En fonction de la place qui lui est réservée, de l’environnement et de l’effet esthétique recherché, vous devrez privilégier un certain port. Vous avez au choix :
le port en boule : Une taille annuelle de régularisation est impérative. (Acer platanoides ’Globosum’, Catalpa bignonioides ’Nana’...)
le port étalé  : grande envergure. Il faudra donc prévoir assez de place et à distance de la maison. Ce sont des arbres d’ombrage (Morus kagayamae, Albizzia julibrissin ‘Ombrella’…).
le port fastigié ou colonnaire : ils prennent peu de largeur. Donnent peu d’ombre mais intéressants dans les massifs pour donner de la verticalité (Cyprès de Provence…).
le port pleureur : se prête bien à des coins intimistes, près d’un banc ou d’une pièce d’eau par exemple (Pyrus salicifolia ‘Pendula’…).

Très important : la taille en transparence permet de réaliser de petites merveilles. Ainsi, on pourra transformer un gros arbuste ou un arbre touffu en un arbre à 1 ou plusieurs troncs. C’est intéressant pour des camellias ou des rhododendrons. On redonne une impression d’espace puisque l’on peut voir au travers ce qui se trouve derrière. En prime, c’est une taille qui permet de mettre en valeur les écorces trop souvent négligées.

Prunus serrula taillé en transparence

Comment les utiliser pour les mettre en valeur ?

En isolé sur pelouse
C’est l’utilisation la plus classique et à laquelle on pense d’abord. Comme il a été dit, les dimensions adultes de l’arbre doivent être adaptées à la grandeur de la pelouse.
Mais il faut aussi éviter quelques erreurs
- sur une toute petite pelouse, par exemple dans un jardin de ville, s’il n’y a qu’une place pour arbre, on évitera de le planter au centre du carré de pelouse. Il faudra le décentrer et faire en sorte qu’il ne soit pas dans l’axe principal de la vue.
- Dans le cas d’une pelouse plus grande qui permet plusieurs plantations, il faut éviter d’éparpiller les arbres. Il vaudra mieux planter vers l’extérieur en laissant le centre dégagé pour donner une impression d’espace.
- Eviter de planter des arbres qui produiront une ombre dense (la pelouse va se dégrader avec formation de mousse). Préférer des feuillages légers et une profondeur pas trop dense.

Dans un massif avec arbustes
L’intérêt est de donner du volume à un massif d’arbustes. S’ils ont tous à peu près la même hauteur, on risque la monotonie. Des arbres donneront de la verticalité à l’ensemble. Mais il ne faut pas commettre l’erreur de les planter en fond de plate-bande surtout si leurs écorces sont belles. Il vaut mieux les placer à l’avant ou même en bordure au milieu d’arbustes bas ou de vivaces.

Si ces massifs sont en bordure de propriété, c’est l’occasion de rappeler que :
En limite de propriété, il faut respecter les règles de voisinage :
Planter :
- à 0,50 m minimum de la limite séparative pour des végétaux inférieurs à 2 m
- à 2 m minimum de la limite séparative pour des végétaux de plus de 2 m
C’est la raison pour laquelle il faut se méfier des arbres à port étalé dont les branches, avec les années, risquent de déborder chez le voisin !
Ombrager un coin repos
Près d’un banc, plantez à minimum 1 m, un arbre à port étalé. Il donnera un peu d’ombre. De préférence, choisissez un feuillage léger. Une glycine en arbre ?


Valoriser un ornement de jardin
On peut souhaiter attirer l’œil vers un élément du jardin, notamment un élément de décoration (banc, statue, poterie…), un arbre fastigié (notamment) remplira parfaitement ce rôle.

Un Pyrus salicifolia met bien en valeur le banc.

Masquer un coin inesthétique
Un arbre à port étalé à la ramure assez dense fera très bien l’affaire pour dissimuler un abri de jardin, un garage… On pourra choisir un Morus kagayamae, un Malus…
Culture en bac…
…que l’on pourra placer sur une terrasse ou un endroit stratégique du jardin. L’effet est souvent spectaculaire, mais il faut savoir que l’on ne peut pas planter n’importe quel arbre (choisir des arbres à petit développement et à croissance lente). Le bac doit être assez grand et rempli de terreau riche et assez léger. Attention à l’arrosage qui doit être fréquent l’été. La culture en bac n’est pas la solution de facilité.
Quelques arbres : Betula pendula, Acer palmatum, Camellia, Laburnum…

Des glycines en arbre... il fallait oser !

Quelques conseils après la plantation

- Il est impératif de tuteurer soigneusement dès la plantation. Le tuteur doit être adapté à l’arbre et à l’environnement. Attention notamment dans les régions ventées (bord de mer…).
- Dès les premières années, il faut procéder à une taille de formation, notamment en éliminant les branches en surnombre, mal placées ou abîmées. On évitera ainsi un élagage parfois traumatisant. Dégager le tronc et éliminer les branches superflues est indispensable.

A lire : Quelques arbres pour petits jardins

Alain,

Des arbres dans des petits jardins ? A quelles conditions ?

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