Arrosoirs & sécateurs

Chronique d’un jardin de Bretagne-Sud en décembre 2011

Jeudi 1er

Pour le coup, aujourd’hui, c’est « fromage ET dessert », c’est-à-dire « pluie ET vent ». Et en Bretagne, le vent ça décoiffe ! Et bien que l’autruche ne soit pas originaire d’ici, je sais fort bien la faire dans ce cas…
Je me suis donc contenté de rentrer dans la serre les pots de plantes gélives : 2 Salvia discolor (réservées l’an prochain pour le jardin « noir »), 2 Plectranthus argentatus et un Cosmos « chocolat ». Celui-ci devient assez imposant mais sa floraison n’a pas été spectaculaire. Il y en a un beaucoup plus petit provenant de boutures de cette année. J’ai bien envie de le mettre en pleine terre l’an prochain. Un en pot, un en pleine terre, on verra la différence. La différence a été observée sur le Plectranthus qui, en pleine terre, est beaucoup plus beau (aucune comparaison). Je vais le laisser, même s’il a de fortes chances de crever mais il y a de la réserve dans la serre).

Plectranthus argentatus en pleine terre

Vendredi 2

Il était grand temps de nettoyer le poulailler. Les deux pieds dans la m… au bout d’un moment ça lasse.
Bien entendu, pendant l’opération Rosalie allait faire un tour et revenait le soir pour se coucher dans sa petite paille douillette. Mais avec ces deux nunuches, pas question d’être tranquille. Il a fallu que je prenne l’épuisette pour les mettre dehors. Bien sûr, j’avais à peine terminé qu’elles ont réintégré l’enclos, très perturbées par cette paille nouvelle. Ces deux-là, c’est vraiment plus le style Star Academy que Koh-Lanta ! Je me demande si je ne vais pas employer la manière forte : dehors avec l’épuisette et fermeture du poulailler jusqu’au soir.
Le fumier a été mis en tas dans un coin de plate-bande.
Durant cet hiver, j’ai plein de choses à faire : réparation de la fontaine, construction de la cabane, réaménagements, etc. Mais, par quel bout commencer ? Pour occuper la fin d’après-midi, je commence à couper le lilas blanc qui est en bordure de rue, dans la haie. Il ne fleurit pratiquement pas et le feuillage d’un lilas (Syringa vulgaris) est d’une tristesse… Il sera donc supprimé et remplacé par… « ch’ai pas » !

Samedi 3

Un temps pourri à ne pas mettre Breton « bâtardé » normand dehors. C’est dire !
Je suis revenu de la conférence de ce matin avec des plantes : une Salvia officinalis ‘Bergatten’, un beau carré de Leptinella potentillina (ou squalida ? en tout cas elle est verte) et une graminée devant laquelle j’avais bavé (assez pour que la jardinière m’en amène un petit plant !). 3 cadeaux… pas sympas les copains et copines de la SHPA ? Je me suis contenté de mettre ces plantes dans le petit coin pépinière devant la serre.

A propos de l’Aralia elata, je lui ai trouvé enfin une qualité : il brûle très bien dans la cheminée !
Et que peut-on faire près de la cheminée ? Jardiner virtuellement. Pas à l’ordinateur mais cette fois sur papier. J’ai donc mis au propre sur des plans du jardin :
- les plantes à supprimer
- les arbustes à déplacer
- les vivaces et petits arbustes à déplacer
- les coins à réaménager
- les endroits où doivent être plantés ou replantés des arbustes

J’ai fait aussi la liste des plantes mises en pépinière et qui peuvent être mises en place.

Et maintenant il reste le plus difficile à faire, sur d’autres plans :
- placer les arbustes
- placer les vivaces en réaménageant tous les coins à revoir.

Ca en fait de la paperasse mais si c’est le seul moyen d’avancer rationnellement, alors...

Jeudi 8

Le jardin « noir »â€¦ j’y pense matin, midi et soir et même probablement la nuit ! De quoi broyer du noir ? Mais non, mais faut que ça mûrisse dans ma petite tête.
Absent durant plusieurs jours, on en a profité pour faire quelques petits tours en jardineries. On cherchait un Pittosporum tenuifolium ‘Tom Thumb’. On l’a trouvé. Bien entendu il ne sera planté que lorsque le plan du jardin « noir » aura bien avancé. Et c’est loin d’être le cas.
Il y a déjà plusieurs années que l’on est attiré par un sureau à feuillage pourpre (toujours le jardin noir !). J’avais conseillé à notre fille d’en planter un (Sambucus nigra « Black Lace »). On est donc revenu avec 3 rameaux et j’ai fait des boutures. Ce qui est idiot, c’est que je n’ai pas pensé en faire depuis au moins un an… Bon, l’enracinement est rapide, on verra bien.
Je deviens le pro de la tronçonneuse ! Un pommier ‘Granny Smith’ et le Ginkgo biloba en ont fait les frais ! Le pommier avait des troncs morts (le chancre… et il était temps d’intervenir). A souhaiter que cela ne se propage pas à la partie restante ! Quant au Ginkgo, il avait vraiment l’air idiot avec son air penché. Il faut dire que les vents qui viennent de la mer (comme ce soir !) sont redoutables. Raccourci des 2/3, il ne lui reste plus que deux étages, mais n’est-il pas mignon avec sa petite jupette toute jaune ?
Bien entendu, sur les plaies (surtout du pommier), j’ai bien tartiné de goudron de Norvège.

Mais d’où vient donc le vent ?


Le Gingko froufroute...

2 allées autrefois gravillonnées forment un L. Une branche du L est recouverte d’helxine (vous l’avez déjà vue plusieurs fois, elle conduit à une porte bleue. L’autre branche a été recouverte de BRF, aujourd’hui bien décomposé. C’est plus agréable que les gravillons que l’on trimballe partout et notamment dans la pelouse. J’ai eu une idée ! (une à la fois, j’y arrive de temps en temps !) : samedi dernier, on m’a redonné de la Leptinella (verte) et je vais recouvrir cette partie d’allée avec ce couvre-sol.

4 touffes de Leptinella qui ne demandent qu’à s’agrandir.

Vendredi 9

Rien à faire, au rayon Viola cornuta des jardineries, je craque tous les ans. Il y a donc un plant de plus dans le jardin : des bleu clair.
Nettoyage des hellébores dont certains plants commencent à montrer quelques beaux boutons prometteurs. Je me contenterai cette année de supprimer au fur et à mesure les vieilles feuilles et celles en excès ou mal placées. L’an dernier, les plants avaient été tous complètement rasés (« la boule à zéro »). Cette fois, je vais y aller plus en douceur. Je pensais pulvériser de la bouillie bordelaise mais la pluie est annoncée.
La prise de tête est prévue pour déplacer les arbustes puis les vivaces. Il faut d’abord s’occuper des arbustes et la prise de tête… je suis en plein dedans ! Tel arbuste serait pas mal à un endroit mais il manquera de soleil… ou en aura trop. Par contre, tel autre au point de vue exposition c’est bon, mais il manquera de place etc. J’ai donc la liste des arbustes à déplacer et sur un plan, les endroits libres : il reste à combler. Je vais prendre mon temps car j’ai remarqué depuis que je jardine, que si je mets en place une plante sans être emballé par l’endroit, à tous les coups, un jour ou l’autre je la déplace. Oui, c’est un jardin où ça bouge beaucoup !!!

Samedi 10

Deux potées sont mises en serre car la température baisse. Attention danger. Les places libres vont bientôt manquer !
J’ai bien fait de ne pas mettre la bouillie bordelaise car on a eu de la pluie dans la soirée. Par contre, aujourd’hui on a eu le droit à un beau soleil : bouillie bordelaise sur les hellébores et les fruitiers (pommiers, poiriers… mais aussi le cognassier atteint de moniliose sévère cet automne). C’est de la bouillie non colorée : elle est plus discrète que la bleue ! N’empêche que les feuilles des hellébores ont un petit aspect moucheté pas trop esthétique. L’important est que lors de la floraison le feuillage soit beau.
Le grand déménagement a commencé : le rosier ’Meg’ qui ne fleurit plus et vivote depuis plusieurs années depuis qu’il s’est retrouvé à mi-ombre (les arbres poussent !), est replanté en bordure de potager contre une brande de bruyère entre un Camellia et une tonnelle en osier. Il a intérêt à se plaire là car c’est seul endroit où il pouvait être mis. A son pied, deux beaux plants de Verbena bonariensis. Il manque un petit quelque chose devant. A voir.
Avant de le planter, il a fallu enlever une bonne cinquantaine de petits plants de giroflée ravenelle (semis du début d’été). Ils sont repiqués sur le dessus des murets de pierre qui bordent la descente du sous-sol. Par paquets de 4 ou 5, ça va plus vite !!!

Dimanche 11

Je cherchais quoi mettre au pied de ‘Meg’. J’ai trouvé : deux plants de Stipa tenuifolia.

Oui, ’Meg’ manque de vigueur !!!

Il est temps de commencer la cabane : avec des piquets et du fil, l’emplacement a été délimité. Elle devrait mesurer 1,60 m sur 2 m. C’est le maximum possible.

Peu de temps pour jardiner : on devait aller chercher du bois pour la cheminée. Quelques bonnes flambées en perspective.

Lundi 12

A nouveau peu de temps consacré au jardinage, pour la même raison qu’hier. Mais au moins cet hiver on se sera bien près d’un bon feu de bois. Au moment où j’écris, ce n’est pas le froid qui sévit, mais la tempête… et c’est une bonne comme on sait les faire ici. Je déteste le vent… ne parlons pas des tempêtes qui me fichent de sale poil (j’ai monté le son de la chaîne pour ne pas entendre !). Pauvre Ginkgo qui va perdre sa petite jupette jaune et qui va se trouver à poil demain matin !
Il a tout de même été possible de
- planter l’Euphorbe ceratocarpa. J’avais vu cette Euphorbe majestueuse et sa floraison jaune il y a 5 ans dans un jardin. Pas moyen de la trouver… sauf dans le jardin de Jérôme Goutier l’an dernier. Devant ma réaction, il m’a donné un petit rameau que j’ai bouturé. Et aujourd’hui, c’est un plant de 80 cm. Cet après-midi, j’ai trouvé sa place sans hésitation.

l’Euphorbe ceratocarpa
photographiée en 2007 dans un jardin près de Nantes.


- transplanter le rosier ‘Raubritter’. Il était au beau milieu de la future cabane ! C’est « ballot ». Il a été transplanté au seul endroit où je pouvais mettre un rosier (plus ou moins) arbustif.
- Un plant de Lonicera fragrantissima a été supprimé pour la même raison. Il reste un autre plant, mais à 50 cm à l’extérieur de la cabane. On dit qu’il sent très fort (vu son nom, c’est normal), mais on n’en a jamais profité : ses fleurs sont minuscules et le plant était à au moins 4 m du bord de la plate-bande. A moins d’être Pinocchio, c’est assez difficile dans ce cas de profiter de son parfum ! Placé où il sera, si on ne sent rien, c’est soit que son parfum n’est pas à la hauteur de sa réputation, soit que notre sens de l’odorat est un peu faiblard !
Et ça continue de souffler !!!

Mardi 13

Le vent s’est un peu calmé mais le Ginkgo est nu comme un ver. Quant au Melianthus major il a plutôt bien résisté : je souffrais beaucoup pour lui hier soir.
Quelques averses et du vent mais il faut y aller…
La valse des arbustes continue !
- L’Hydrangea paniculata ‘Lime Light’ manquait d’air (c’est H. ‘Annabelle’, une sacrée cavaleuse celle-là, qui l’étouffe). Il change de coin et s’il se plaît, il pourra s’exprimer comme bon lui semble.
- Si je vous dis « noir », vous pensez à quoi ? Black ? Yes, mais « je cause pas english moi Mossieur » ! Jardin noir ? On se rapproche… nigra ? Gagné ! Et si je rajoute Phyllostachys nigra ? Un bambou aux cannes noires, ça vous parle ?
Depuis fin 97, il y a dans le jardin ce superbe bambou. Mais pour le trouver il faut avoir une bonne vue car avec le temps, il a été complètement étouffé par un Cornus flavimarea (superbe écorce jaune mais comme plante « m’as-tu vu », y’a pas mieux). Hier, je tombe nez à nez avec le Phyllostachys et je m’aperçois qu’il a une dizaine de cannes noires discrètes mais qui méritent d’être mises en valeur. C’est alors que quelques neurones se sont mis en effervescence. Suivez bien l’association d’idées : Phyllostachys nigra… cannes noires… noir… jardin noir… fond de jardin noir. Et tout ça en une fraction de seconde ! Trop fort… Le bambou va donc remplacer le rosier ‘Meg ‘ et servir d’écran noir en fond du jardin… noir. Y’a vraiment des jours où je m’épate !
Donc aujourd’hui récupération des plants. Ce qui n’a pas été une mince affaire car les racines étaient enchevêtrées dans celles du Cornus. De plus, je me suis aperçu qu’au pied il y a un tapis d’au moins 2 m² de Cyclamen neapolitanum (de Naples.) Bien entendu, la floraison passe totalement inaperçue car ces cyclamens sont coincés entre le mur de clôture et le fond de la haie (la plate-bande fait 5 ou 6 m de large). Vite fait, une quinzaine de bulbes sont récupérés et replantés ailleurs (dans la plate-bande devant la maison réaménagée en septembre). Je sais ce qu’il me reste à faire demain !
Quant aux 4 ou 5 touffes de bambou (6 ou 7 cannes), elles seront mises en place demain.
Petite surprise dans la serre : dans une terrine placée à même le sol (j’y ai semé des graines de Cerinthe major ‘Purpurascens’), je vois, ô stupeur, des mini taupinières. Catastrophe … une de plus. Je m’approche et réalise que tout simplement ce sont les graines qui lèvent en soulevant le terreau. Que voulez-vous, quand on a l’habitude de louper régulièrement les semis, le jour où l’on réussi, ça fait un choc !

Mercredi 14


La dure vie du jardinier : entre deux averses et deux coups de vent (et parfois les deux en même temps), on a tout de même réussi à planter les Phyllostachys nigra. Pendant que l’un plante, l’autre s’accroche aux branches (on a vu des jardiniers se prendre pour des ovnis ! si, si !) et tient le bambou bien vertical. Il a fallu tuteurer discrètement car avec ce qu’ils annoncent, on risquait de les retrouver… ou ne pas les retrouver d’ailleurs ! Ces P. nigra, donc aux cannes noires, ont été plantés pour former un rideau de clôture du jardin noir. Pas mécontent… pour l’instant, car on verra avec le temps.
Dans ce futur jardin noir, il faut d’abord supprimer ce qui n’a plus rien à y faire et en particulier une Spirée x media ‘Darnsnorm’. C’est une petite spirée obtenue par bouture il y a 2 ans. Elle est replantée devant un Viburnum furcatum.

Jeudi 15


Aujourd’hui, on tient le pompon : de la pluie toute la journée. Par moment c’est même le déluge mais ça, ce n’est rien car en bonus on a droit à la tempête et au moment où j’écris, elle arrive ! (merci à Vivaldi, entre autres, qui me permet, en poussant un peu le son, de ne pas l’entendre). J’ai une petite pensée pour le Melianthus major qui doit beaucoup souffrir et moi je souffre avec lui.
Dégoûté par ce temps pourri, j’en profite pour aller faire un tour et je reviens avec :
- des piquets de châtaignier pour refaire les petites barrières. Elles avaient été refaites en février 2007 et décembre 2008. Elles tiennent donc 2 ans, maximum 3.
- les poteaux pour la « cabane » et les piquets en galva pour les fixer au sol.
Jardin noir, « cabane », barrières, fontaine à réparer… qui va s’ennuyer cet hiver ? Pas moi en tout cas !
Et ça souffle de plus en plus ! Vivaldi monte d’un ton !

Vendredi 16

Oups… c’était du costaud ! Le jardin s’en tire à bon compte car il y a peu de dégâts. Une centaurée cinerea dans son bac sur le trottoir est coiffée avec un pétard. Il ne reste plus qu’à la raser et je pense qu’elle repartira au printemps.

Ca fait un peu désordre !


Mais l’Amelanchier était ce matin à l’horizontale. Tout simplement parce que dedans pousse une clématite d’hiver C. cirrhosa ‘Winter Parasol’. Celle-ci fait une touffe compacte qui monte tout en haut de l’arbre – 3 m – et donc la prise au vent était importante. Je me suis donc amusé à tailler l’arbre à une hauteur de 1 m pour dégager la clématite. Et quand cela a été terminé, je l’ai carrément arraché, sans difficulté. Aucun regret car depuis un bon bout de temps, je ne lui trouvais qu’un seul intérêt, celui d’être un bon tuteur à clématite ! Sa floraison n’a rien de renversant. Il est donc passé dans le broyeur et les 3 troncs vont passer dans la cheminée.

Mais d’où vient donc le vent ?
Rien à faire, le vent vient bien toujours du même côté !


Il reste donc ce soir la clématite couchée sur la pelouse (elle ne tombera pas plus bas). On a encore eu droit à un peu de vent mais aussi des averses donc je vais attendre que le calme soit revenu pour lui mettre un tuteur (solide car elle est imposante) et sans doute mettre le Clethra alnifolia qui est dans la haie de clôture. Il a été planté cette année mais étant caduc, dans la haie cela ne me plaisait pas trop. Je ne lui trouvais pas d’autre place. Maintenant c’est fait. Merci Joachim !

la clématite a un air fatigué.
Un bon tuteur et elle devrait fleurir à nouveau.

Quant au Melianthus major, il a tenu le coup. Heureuse surprise.
Des graines de Scabiosa atropurpurea ‘Chili Black’ sont arrivées par la Poste, envoyées par une bonne âme du forum. Pas besoin de vous faire un dessin pour vous dire dans quel coin cette scabieuse va aller ! (sauf peut-être pour les ignares en Anglais qui ne sauraient pas ce que veut dire black !). Je n’ai pas pu m’empêcher de semer en terrine la moitié des graines. La terrine est sous serre, cela va de soi). Si le semis rate, le reste sera semé au printemps.
Bientôt je vais chercher de la place libre dans la serre ! (et pourtant elle ne peut pas être mieux rangée).

Samedi 17

Ca fait du bien quand ça s’arrête. Aujourd’hui, pas un souffle de vent : on a presque l’impression d’être sourd !
Pas trop de temps pour être au jardin mais j’en profite tout de même pour redresser la clématite. Elle est posée sur un tuteur (un cône en fer forgé). C’est du provisoire mais pour l’instant c’est bien ainsi. J’espère qu’elle va continuer à fleurir. Mais ensuite, elle sera rasée car elle n’a jamais été taillée. Et une clématite non taillée, ça donne des tiges dénudées sur plus d’un mètre sinon deux et au bout un gros paquet de feuilles et éventuellement de fleurs. Je pense qu’à la Société d’Horticulture on ne va pas pleurer si je donne des dizaines de rameaux à bouturer ! Car cette clématite se bouture facilement…
Juste à côté il y avait une clématite ‘Niobé’ qui n’a jamais voulu pousser car mal placée derrière l’amélanchier. Depuis un bon moment je voulais la déplacer. C’est fait… En réalité, je l’ai mise en pot et elle est ce soir à l’infirmerie dans la serre. Après la convalescence, on lui trouvera une autre place. A ce propos, je dois avoir cet hiver une bonne dizaine de clématites prêtes à replanter. La convalescence, faut bien que ça prenne fin un jour !

Dimanche 18

La belle Yolande a déménagé. Je parle du rosier ‘Yolande d’Aragon’. Là où il était il ne se plaisait pas. Je pense lui avoir trouvé un meilleur endroit… à voir.
Je cherchais une place pour l’Ilex x meserveae ‘Chinese Girl’. J’avais même mis un mot sur le forum. Impossible de lui trouver un endroit correct. Il végète sous les bouleaux. En fait, il végétait… car il est mort ! Aucun regret…
A propos de ces bouleaux à l’arrière la maison, j’avais planté il y a très longtemps à côté un rhododendron qui se plaisait très bien. Et puis, coup de tête car on n’est pas trop fans de rhodos, je l’ai donné il y a une dizaine d’années. Depuis, j’essaie en vain de faire pousser un arbuste à cette place, c’est-à-dire entre les bouleaux et un grand Camellia ‘Mme Lebois’ à fleurs rouges. Il reste un trou à combler.
Autre déménagement : un Daphné odora ‘Aureomarginata’. C’est une bouture qui avait été plantée il y a environ un an. Mais j’ai trouvé aujourd’hui un endroit bien meilleur ou plus exactement, on pourra mieux en profiter.
Après la tempête, il faut souvent plusieurs jours pour voir d’éventuels dégâts. Cet après-midi j’ai réalisé que la Ciste x aguilarii était dans une fâcheuse posture, proche de l’horizontale. Il faut dire qu’elle a une forme un peu bizarre mais qui ne manque pas d’originalité : elle a trois troncs d’un mètre complètement dénudés et une ramure un peu fantaisiste. On dira une Ciste sur tiges avec une belle prise au vent ! Un tuteur de fortune et elle a repris sa position verticale, mais pour combien de temps ?
La pelouse et les allées étaient jonchées de feuilles plus ou moins déchiquetées, de branches mortes (le seul intérêt d’une tempête, ça nettoie les arbres des branches mortes). J’ai passé un bon bout de temps à ratisser. Problème : le compost déborde. Qu’à cela ne tienne, tout est passé dans le broyeur (équivalent de 3 brouettes) et demain, le broyat servira de mulch.
La température diminue sérieusement. Je mets sur la souche du Melianthus major une deuxième « petite laine ». Il a fait l’effort de bien se tenir pendant la tempête, il mérite bien un surcroît d’attention.
A propos de froid qui pourrait bien arriver un jour, il va falloir penser sérieusement aux petits oiseaux. Demain ?
Pas bien vaillant le gars aujourd’hui… je me demande si je ne vais pas préférer, avachi sur le canapé, la trompette de Mme Musquin (du « Père Noël est une ordure ») au jardinage virtuel !

Lundi 19

Froid et humide… rien que de l’écrire me fait frissonner. Dans ce genre de situation, le mieux est de se replier au chaud et… réfléchir.
Et j’ai réfléchi aux futures plantations. Et ça décoince… faut dire que ce n’est pas faute d’étudier sur les plans toutes les possibilités depuis au mois 15 jours. Et je crois que c’est bon : il y a 7 arbustes à transplanter ou planter et pour 6, la place est trouvée (à moins que je ne change encore au dernier moment !). J’aurais bien attaqué aujourd’hui mais, comment dire, y’avait comme un manque d’entrain !
Mais j’ai aussi réfléchi à la construction de la "cabane" (en fait ce ne sera pas vraiment une cabane et je ne sais pas trop comment l’appeler). J’avance dans mes réflexions. J’ai déjà acheté des matériaux, demain, je vais en acheter d’autres. Et j’attaque sérieusement après les plantations… ou avant… ou en en même temps.
Faut que je réfléchisse !
Deux potées du Fuchsia procumbens ‘Variegata’ ont été rentrées dans la serre. L’an dernier, pour la première fois, il a passé l’hiver dans la serre et en mai il était superbe. En fait il est plus rustique qu’on croit et si je le rentre c’est plutôt pour qu’il soit plus beau au printemps. Il a même fleuri dans la serre en plein hiver. C’est une merveille qui ne ressemble pas du tout à un Fuchsia et c’est une rareté achetée il y a une quinzaine d’années et j’y tiens.
Il est retombant et les tiges étaient vraiment trop longues. Elles ont été coupées et je vous laisse deviner ce que j’ai fait ensuite... Des boutures ? Mais comment avez-vous pu deviner ? Il se bouture facilement. D’ailleurs une des grosses potées est le pied-mère, l’autre provient de boutures.

Mardi 20

J’ai mis le turbo… on n’est pas là (que) pour rigoler. Donc, transplantations d’arbustes à de nouvelles places théoriquement plus adéquates. J’ai bien dit théoriquement car ici, c’est un « jardin en mouvement » (Gilles Clément, célèbre paysagiste très à la mode, en fait, n’a fait que me copier !). Donc pour redevenir sérieux, transplantations de
- une Euphorbe characias (en fait, il y en a plusieurs dans le même trou). Elles faisaient le trottoir car elles proviennent de semis spontanés (c’est un trottoir où il se passe beaucoup de choses : la preuve, « on » s’y multiplie !). Les plants sont déjà assez beaux. Il était temps de les transplanter.
- un Clethra alnifolia. Il avait été planté en février dernier dans la haie de clôture. Encore une erreur car il est caduc et à cet endroit ce n’était pas judicieux.
- un Sorbaria sorbifolia. Il était dans le futur jardin « noir », donc du balai…
- une Myrrhis odorata (cerfeuil musqué). Obligé de la déménager car c’est le Sorbaria qui prend sa place (quand je vous dis que ça bouge !). J’en profite pour en mettre une deuxième (donnée dernièrement) car je trouve son feuillage vraiment superbe et lumineux (du plus bel effet à mi-ombre).
C’est tout ? Ben oui, car planter un arbuste, cela veut dire nettoyer l’environnement… parfois un beau bout de plate-bande. Donc planter un arbuste demande parfois plus d’une heure de préparation. Et demain, la valse des arbustes continue car il en reste 4 à placer.
Pour terminer la journée, je commence à préparer les poteaux de la « cabane ». Il faut bien faire les trous pour les fixer aux supports… à suivre.

Mercredi 21

Même programme qu’hier.
Ainsi ont été transplantés
- un Hydrangea paniculata ‘Kyushu ‘. Il n’a jamais voulu pousser là où il était. C’est sa dernière chance là où il a été planté mais je suis assez pessimiste car il est en mauvais état ;
- une Spirée thunbergii ‘Fujino Pink’. Elle, par contre, se plaisait bien mais bien que ce soit un petit arbuste, elle était un peu à l’étroit. Elle est mise dans un carré d’hellébores.
Décidément, quand un arbuste pousse, il manque de place et quand il a de quoi s’étaler, il refuse de pousser !
J’ai passé plus de temps à nettoyer qu’à planter, c’est évident, et tout est passé au broyeur : feuilles, tiges coupées des vivaces, pommes abîmées etc. Plus de place dans le compost ! J’obtiens entre la journée d’hier et celle d’aujourd’hui, 3 belles brouettes de mulch proche du terreau. Direction, les plates bandes…
La période de floraison des hellébores est toujours guettée avec une certaine impatience. C’est certainement la floraison la plus attendue de l’année, avant celle des clématites et des roses. Des boutons se forment un peu partout mais la première vraie belle fleur est bel et bien là…

Jeudi 22

27èmetonte du gazon. C’est la dernière de l’année, à moins que le soir du réveillon… pour m’aérer les bronches ! Comme il faut une heure pour tondre à chaque fois, ça fait 27 heures dans l’année passées à pousser sans aucun plaisir cette fichue tondeuse !
Transplantation du Dorycnium hirsutum. C’est un petit arbuste au feuillage gris qui demande à être plus connu. Il ne reste plus qu’à planter le Viburnum ‘Jackie’. Mais pour ça, il faut que je nettoie un petit coin complètement envahi par des plants de la clématite ‘My Angel’. En 2011, elle a complètement pété les plombs et envahi une plate-bande. Je ne sais ce qui lui a pris !
La « cabane » est commencée. J’exagère un peu car j’ai planté deux fixations métalliques pour deux poteaux. Je voulais savoir si ces fixations rentreraient en terre facilement. Pas de problème mais il faut dire que ma musculature naturelle y est pour beaucoup !

Vendredi 23

Hier, j’ai passé ma soirée à refaire une page sur les hellébores. Ce qui m’a donné envie aujourd’hui d’aller voir d’un peu plus près celles qui sont dans le jardin. J’ai donc passé une bonne partie de la journée à nettoyer les coins où il y a ces petites merveilles. Et sous les feuilles mortes et les feuillages fanés, j’ai fait des découvertes. Ca boutonne allègrement et il y a quelques floraisons très prometteuses… Pour les encourager elles ont eu droit à une petite gâterie : de la corne broyée.
En fin d’après-midi, il restait moins de temps que prévu pour continuer la « cabane ». Ce soir, les 4 poteaux sont en place… mais c’est tout ! Ca fait un peu art contemporain… C’est sûr, la « cabane » ne sera pas prête pour y passer le réveillon du nouvel an !

Lundi 26

Ce n’est pas parce que l’on réveillonne que l’on doit mettre ses neurones en « liturgie » ***, comme dirait quelqu’un que je connais et qui a un sens approximatif de la langue française ! Les conseils d’un de mes gendres ont bien fait avancer les projets pour la « cabane ». Comme dit la chanson :
« Mon Dieu quel bonheur, mon Dieu quel bonheur, d’avoir un gendre qui bricole
Mon Dieu quel bonheur, mon Dieu quel bonheur, d’avoir un gendre bricoleur ! » (air connu que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître).
Aujourd’hui, début de la mise en application de nos réflexions du week-end (attention aux critiques le week-end prochain !). Les poteaux et les traverses sont fixés. Il ne reste plus qu’à mettre les croisillons et le plancher. Y’a plus qu’à… et là je vais m’amuser !
Une photo pour vous montrer l’état des travaux.

(*** au lieu de léthargie)

Mardi 27

Le jardinage c’est parfois la prise de tête mais le bricolage c’est souvent la prise de tête ! Aujourd’hui, j’ai commencé le toit de la « cabane ». Comme au jardin des Songes, tout est en croisillons… mais quels tasseaux prendre ? Quel écartement entre les différents tasseaux faut-il mettre ? Trop écartés, on va croire que l’on a cherché à faire des économies. Trop proches, on risque d’étouffer. J’avais fait un dessin à l’échelle mais tout à été à refaire… Bref, en fin d’après-midi, j’ai vraiment pu démarrer. Donc c’est parti.
Je viens de terminer le livre d’Anny Duperey « le poil et la plume ». J’ai retrouvé certains problèmes que l’on a eus par le passé. Le principal étant les attaques de prédateurs (renard, chien, rat, fouine…). On a tout eu et si vous souhaitez un jour avoir un petit poulailler pour quelques poules, je vous conseille de lire nos déboires sur le site.
Je vous entends d’ici vous poser la question « Mais au fait, Javotte et Anastasie que deviennent-elles ? ». Ca va… en réalité, ça va gentiment… Faut pas les bousculer les mémères, mais j’ai noté que lorsque je vais vers le poulailler, elles piaillent et dès que j’ouvre la porte elles se précipitent dehors. Heu… en fait, elles sortent sans trop de précipitation… disons avec tout de même une certaine retenue. Non, ce ne sont pas des aventurières. Rosalie avait tout le jardin pour elle, et comme elle venait souvent dans le coin où je jardinais, il n’était pas question de la lâcher quand je travaillais dans le potager ou devant la maison. Avec ces deux-là, je ne connais pas ce problème car leur rayon d’action est de 3 à 4 mètres autour du poulailler. Au moindre bruit suspect, le repli stratégique est assuré ! Mais le territoire s’agrandit peu à peu. Dans 10 ans, elles auront exploré ce que Rosalie a visité en moins de 15 jours ! J’ai noté aussi qu’elles acceptent que je sois à moins d’un mètre d’elles… si je suis immobile ! Sinon, retour à la case départ ! Ce sont des races de poules familières, paraît-il. Ouais, mais la familiarité retenue ! « La glu », qui est une petite chatte craintive et très douce est très intriguée par ces deux « trucs » à poil. Elle familiariserait bien (elle s’installe sur le tas de compost et les regarde) mais elle doit bien sentir le manque d’enthousiasme des deux sauvages. J’ai retrouvé ces mêmes histoires de cohabitation entre chats et poules dans le livre d’Anny Duperey. Ici, c’est long à s’établir, mais je ne désespère pas.

Mercredi 28

« Qui qu’a dit » il y a quelques jours que déguster un Å“uf à la coque avec des bonnes mouillettes au beurre salé de Bretagne pouvait procurer un grand moment de bonheur ? De la grande gastronomie ! Les poulettes auraient-elles des antennes et m’auraient-elles entendu ? En tout cas, ce matin il y avait une surprise dans le poulailler… « Et qui c’est qui » va se régaler ? Bon, faudra peut-être attendre l’arrivée d’un deuxième car c’est plutôt le genre petit calibre.

Petite question : « Qui qu’à fait ça ? ». J’ai procédé à ma petite enquête. Non, je n’ai pas interrogé les témoins car il y a un certain problème de langage… (j’ai du mal avec l’Anglais, mais avec les poules, je peine !). Suivez mon raisonnement : Quand les poulettes se couchent, Anastasie, la grise, est toujours couchée près de la paroi en bois. Or, vous remarquez sur la photo que l’œuf est assez éloigné de cette paroi. J’en conclus donc que c’est Javotte, la nègre-soie blanche, la pondeuse. Pas bête non ? Je devrais entamer une carrière de détective !
En revanche, je ne suis pas attiré par une carrière de couvreur ! J’ai travaillé toute la journée (chez moi elles commencent tard !) sur le toit de la « cabane ». Il sera fini demain. Ensuite… je vais tomber en panne de tasseaux. J’ai dévalisé le magasin de bricolage donc il va falloir attendre.

Jeudi 29

Et de deux… la machine à pondre est en marche et ce soir dégustation… Merci les poulettes !
Le toit est terminé et demain j’utilise le reste de tasseaux pour commencer un des côtés. Mais il faudra très vite arrêter car je n’aurai les autres tasseaux que la semaine prochaine. Faire une pause ne fera pas de mal car au bout d’un moment c’est un peu longuet et il y a d’autres choses à faire au jardin.
Ne rigolez pas mais je n’ai toujours pas réglé le problème du radiateur de la serre ! Le feuilleton dure depuis l’an dernier ! (dans une journée – surtout la nuit – la température varie de 5 à 17 °C !). Aujourd’hui, achat d’un thermostat d’ambiance et ce soir j’ai fait le montage électrique. Mais comme j’ai quelques doutes sur le montage (bravo les explications de la notice !), j’attendrai demain… pour tout faire sauter !!!

Vendredi 30

Et de trois… Un par jour !
C’est raté pour le réveillon dans la cabane (avec un parapluie et quelques bougies !) : panne de tasseaux. C’était prévu mais j’ai bien avancé. Une pause fera du bien, les autres occupations ne manquent pas.

Samedi 31

Ca avance... doucement !



Les travaux des années précédentes sont aussi instructifs que ceux de cette année :
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