Culture et entretien des Pivoines
LA CULTURE
La Pivoine est une plante très rustique, qui vit dans des conditions très diverses.
Les manuels disent qu’il faut un sol : ni trop calcaire, ni trop acide ; bien drainé ; meuble et enrichi à la plantation.
En pratique la Pivoine (surtout sauvage) pousse partout : dans les cailloux calcaires, la bonne terre de jardin, nos sols acides. Un impératif cependant : le sol doit être bien drainé, la pivoine ne supportant pas d’avoir les pieds dans l’eau ou dans un sol humide en permanence.
Pour nos cultivars il vaut quand même mieux préparer le sol pour leur offrir une terre meuble et riche.
Trois techniques possibles :
la division des touffes… pour les herbacées,
la greffe… pour les arbustives,
le semis… pour les créateurs et les patients. En effet entre le semis et la première fleur, il faut attendre entre sept et dix ans.
Le semis est simple, mais la graine ne germe pas toujours la première année.
La greffe pour les arbustives : technique réservée aux professionnels.
La division est par contre très simple. On peut soit trancher à la bêche sur le côté de la touffe qui reste en place, soit déterrer la touffe pour la diviser. Dans les deux cas il faut faire des plants ayant quatre à cinq racines et trois ou quatre yeux minimum. Les racines doivent être nettoyées (au jet d’eau) et coupées à 20-25 cm de long ; toutes les parties mortes doivent être enlevées. Cette opération doit s’effectuer pendant le repos de la plante entre fin septembre et mi-mars
Ne pas oublier que de nombreuses variétés sont protégées.
- Un bouton prêt à cueillir
Les Pivoines achetées en racines nues, entre fin septembre et début mars, doivent être plantées dès réception.
Pour nos cultivars, qui ne poussent pas dans les sous-bois, il vaut mieux bien préparer le sol.
Leur réserver un espace suffisant : 1,2 m² pour les arbustives, un peu moins (0,8) pour les herbacées.
Ne pas oublier que si la pivoine supporte la mi-ombre, elle préfère le plein soleil.
Préparer un trou de 40 à 50 cm dans tous les sens, bien ameublir la terre et l’enrichir (pas trop d’azote cependant).
Les herbacées se plantent à 2-3 cm sous le niveau du sol,
les arbustives doivent avoir la greffe enterrée de 10 cm. En effet le porte-greffe ne sert qu’à nourrir le greffon jusqu’à ce que celui-ci s’en affranchisse en produisant lui-même ses racines et donc de nouvelles tiges.
Penser à tuteurer les arbustives, car elles cassent facilement sous le vent.
Les deux premières années arroser chaque semaine par temps très sec.
C’est une plante qui peut fleurir au même endroit pendant plus d’un siècle. Il n’est donc pas nécessaire de la transplanter régulièrement pour la faire fleurir.
- Une Pivoine devant un Viburnum
- dans le jardin de Maurice Laurent.
L’ENTRETIEN
Pour les herbacées, couper les tiges mortes à 10 cm.
Pour les arbustives, ne pas tailler sauf pour enlever le bois mort ou équilibrer la touffe (une exception : si la tige ne se ramifie pas, couper la tête pour contraindre la plante à émettre de nouvelles pousses sur la tige).
Biner autour des pieds et apporter une fois par an un fumier bien décomposé ou l’équivalent.
Supprimer les graines après la floraison, sauf si on les trouve… trop jolies !
Ne pas s’inquiéter des fourmis sur les boutons floraux… elles ne font aucun mal.
Les maladies les plus fréquentes sont la rouille et le botrytis, voire le mildiou (maladies souvent dues à un excès d’humidité).
En dehors des traitements chimiques curatifs, il faut éviter l’apparition de ces champignons en ayant soin de :
- retirer et brûler les parties mortes et les fleurs fanées,
- éviter les engrais à base d’azote,
- ne pas pailler,
- ne pas utiliser un compost mal décomposé,
- pulvériser à la bouillie bordelaise après la floraison et à l’automne,
- drainer et aérer le sol.
Alain Bourlès, 17 octobre 2009
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