... en janvier 2009
Jeudi 1er
Il y a maintenant 2 ans exactement que je tiens presque tous les jours cette rubrique, et je compte bien continuer car j’y ai pris goût. Je crois bien que si j’arrêtais là elle me manquerait même si bien sûr cela me prend du temps. De plus, les statistiques relatives au site me montrent tous les jours que ces pages sont lues régulièrement et sont même celles qui sont parmi les plus lues.
On repart donc vers de nouvelles aventures... jardinières. Nouveaux échecs... nouvelles réussites... nouvelles découvertes...
Mais n’oubliez pas de relire les textes des années précédentes. Bien sûr qu’en janvier de cette année, je risque fort de refaire certains travaux de 2008 ou 2007 mais ce n’est pas l’exacte copie... heureusement. Un exemple concret : en 2007, j’avais passé beaucoup de temps à épandre du fumier de cheval, ce que je n’ai pas fait l’an dernier. Quant à cette année... ?
Vendredi 2
Entre 2 périodes de gel (çà devrait redégringoler sous peu, question température), je passe plus de deux heures dans le jardin à faire du... nettoyage.
Je sais bien qu’il faut être vigilant par temps de gel (ne pas trop couper les feuillages restants des vivaces qui protègent les souches etc). Mais que voulez-vous, moi au bout d’un moment je sens le renfermé, je m’étiole et mes poumons ont besoin d’oxygène. Dire que j’ai eu très chaud serait exagéré mais çà fait du bien... au moins pour le jardinier.
Samedi 3
Pour le gel... c’est reparti.
Mais cela n’empêche nullement la clématite cirrhosa ’Balearica’ d’être en fleurs depuis au moins un mois !
Je l’ai déjà dit : elle fleurit en fond de plate-bande tout en haut d’un noisetier(4 à 5 m). Et pour couronner le tout, elle a tendance à se diriger chez le voisin ! Autant dire que tous les ans, on peste car on ne profite guère de la floraison. Depuis plusieurs années, je dois la tailler à moins de 1 m juste après la floraison. Ce que j’oublie évidemment de faire ! Je me contente de récupérer des branches et les guider vers le bas. Ce qui n’est vraiment pas évident car les branches très fines s’entortillent pour former un buisson inextricable.
Ce matin, ne pouvant pas jardiner à cause du gel et contemplant cette beauté inaccessible au bout des branches de noisetier, j’ai piqué une très grosse colère et me suis armé d’un escabeau, d’une cisaille et d’un sécateur. Sans compter l’appareil photo... Je devais avoir l’air malin en train de prendre des photos en haut de l’escabeau !!!
Mais arrivé là -haut, j’ai réalisé la quantité de fleurs qu’il pouvait y avoir... et j’ai commencé à dépalisser les branches ... totalement impossible ! Et c’est là que mes petits neurones en pleine ébullition m’ont donné la solution : tailler les branches du noisetier. Et c’est ainsi que les branches de la clématite pendouillent : les fleurs, au lieu d’être à 4 m sont à moins de 1 m... Pas bête non ?
- Elle pendouille...
- mais au moins on la voit !
Bien entendu, quelques petits bouquets originaux avec les bouts de branches cassées... et des boutures ! (j’ai déjà réussi des boutures de cette clématite à cette époque... l’ennui c’est qu’à vouloir la planter trop vite en pleine terre, j’ai tout perdu !)
- Et maintenant, quelques branches s’étalent dans l’Euphorbe characias
Dimanche 4
Cette fois-ci, on y est. Pour tout dire je ne suis pas resté trop longtemps dehors de peur d’être transformé en statue de glace. L’eau des tonneaux est bien gelée (elle l’était déjà un peu depuis quelques jours) mais ce matin il n’y avait plus de circulation d’eau pour la bonne raison que l’eau du tuyau qui remonte du bassin le plus bas vers le plus haut a gelé. Après avoir dégelé le tuyau, en fait je n’ai pas remis la pompe en marche car si l’eau gèle à nouveau, la pompe fonctionne à vide et risque de se détériorer. Bien sûr, il y a la possibilité de protéger le tuyau. On verra.
J’emmaillote les robinets extérieurs et je coupe l’arrivée d’eau.
- Georges a gardé le sourire
- mais les "cheveux" ont blanchi soudainement.
- "2 pigeons s’aimaient d’amour tendre"
- les papattes dans l’herbe gelée.
Bouturage de la clématite cirrhosa ’Balearica’. Sympa la serre par un temps pareil. On y est bien...
- 5 ou 6 boutures par pot.
- J’ai préparé 2 pots. Avec un peu de chance...
Lundi 5
C’est (momentanément) le dégel mais le temps est humide. Bof, pas bien courageux le jardinier mais...
Histoire d’eau...
Remise en marche de la pompe des bassins après avoir un peu dégelé l’eau car la glace, assez épaisse, bouchait les évacuations d’un tonneau vers le suivant.
Je purge les robinets extérieurs et les protège encore car le gel est à nouveau annoncé.
Et puis... un petit tour dans la serre... et puis... Sont-ce mes sens abusés ? des hallucinations ? l’effet du chouchen (boisson bretonne) ? mais je n’en bois pas... Il faut bien me rendre à l’évidence : au moins 6 plants d’hellébores montrent des boutons dans la serre ! Ce sont des plants de 3 ans provenant de semis spontanés (2 cm à l’origine) que j’avais mis en jardinière dans un coin du potager. Bien sûr, ces plants sont arrivés dans la serre. Quelles seront les couleurs ? Il y a du très clair et du foncé mais les fleurs sont-elles intéressantes ? aucune idée. Peut-être serai-je déçu, soit parce que les fleurs n’ont aucun intérêt soit parce que les fleurs ressemblent trop à celles des pieds-mères. Mais avec les hybridations on ne sait jamais.
Verdict dans quelques jours...
Mardi 6
Trop froid malgré un beau soleil : aucune envie de jardiner mais il n’est pas question d’oublier les oiseaux (margarine, boules de graisse, graines de tournesol). Et le ballet des mésanges (bleues et charbonnières), des verdiers... est incessant. Et comme çà se chamaille beaucoup, Rosalie, quand elle a la permission de sortie, peut aller picorer les graines tombées des mangeoires.
A propos de Rosalie, elle doit être complètement déréglée car elle se remet à pondre. Et on ne s’en plaindra pas car des oeufs coque avec des mouillettes au bon beurre... breton (c’est à dire salé !), je ne vous en dis pas plus...
Jeudi 8
Léger redoux...
Je pars donc le fleur au fusil (ou plutôt au sécateur), emmitouflé dans une grosse doudoune (faut pas pousser non plus !)... et je déchante très vite car la terre n’est pas encore totalement dégelée. Au bout d’une petite demi-heure j’abandonne. Je risque de faire des âneries.
Du côté des bassins c’est la Sibérie. La circulation d’eau s’est de nouveau arrêtée et l’eau des tonneaux est complètement recouverte d’une belle épaisseur de glace.
- La Sibérie en plein coeur de la Bretagne...
- Les tuyaux sont bouchés !
Samedi 10
Le gel persiste et il est hors de question de jardiner : les vivaces dans la partie non nettoyée sont, pour certaines, protégées par leur feuillage fané. C’est très bien ainsi donc... il faut attendre.
Attendre oui, mais cela ne veut pas dire rester les bras croisés. Je compte donc profiter de cette période pour, notamment, terminer les barrières de châtaignier. J’ai commencé mais je suis tombé en panne de branches.
Un de nos amis a un bois de châtaignier et m’a proposé de venir me servir. Je passe donc l’après-midi à couper du bois et la voiture est pleine... elle l’est toujours d’ailleurs car depuis je n’ai pas eu le temps de la vider.
Lundi 12
Gel terminé !!! mais prudence et donc pour le nettoyage, je n’ai pas changé d’avis...
Broyage (reste des tailles des branches du noisetier de la semaine dernière).
Remise en circulation de l’eau dans les tonneaux.
Et je continue les barrières avec les branches de châtaignier. Mais j’arrête à cause de... la pluie ! Grrrr !!!
Vendredi 16
Quelques jours d’absence...
Le jardin était gelé... le jardin est mouillé...
Méfiance... Je continue donc les barrières entre deux séances de bricolage. Les photos vont arriver... si vous aimez, vous pourrez toujours copier !!!
Samedi 17
Juste le temps de faire une petite barrière du style de celles de décembre et de terminer la double barrière située à la sortie de l’arche.
et dans l’autre sens...
Dimanche 18
Et quelques barrières de plus...
C’est sympa à faire bien que cela demande du temps. Il faut varier les styles. Mon côté artiste qui s’exprime dans toute sa splendeur !!! (Aïe, mes chevilles !)
- A la sortie du bureau...
- A l’entrée du potager...
Mais ce soir je suis en panne de branches de châtaignier ! Il faut retourner en chercher demain.
Lundi 19
Du vent... de la pluie... et un rayon de soleil.
Les coups de vent étaient annoncés. Sans être exceptionnelle (loin de là tout de même !), ma prise au vent n’est pas négligeable. Aussi pour éviter de me retrouver perché en haut d’un arbre, je sors pendant les accalmies. Pas fou !
J’ai tout de même le temps
d’aller chercher des branches de châtaignier (beaucoup de branches ont une écorce tachée de plaques blanches. serait-ce une maladie ? je me méfie)
fabriquer une nouvelle barrière (pour la 2ème entrée du potager)
fabriquer un tamis avec un reste de grillage (dimensions 40 x 40 cm). Il servira à tamiser les cendres de cheminée. Je tamise ainsi directement sur les plantes qui aiment la potasse et le PH pas trop faible (ici la terre est acide) : gazon, arbres fruitiers... Mais tamisant, je récupère le charbon de bois qui a 2 intérêts : pour de futures grillades au barbecue ou réduit en poudre (avec un marteau) pour recouvrir le substrat des pots de boutures (assainit et évite les pourritures).
Mardi 20
Ouf, la dernière barrière est faite.
Comme il me reste quelques branches et quelques tuteurs, j’en profite pour commencer une colonne pour tuteurer une clématite viticella. La vieille en noisetier, qui avait été achetée il y a 2 ans est pourrie et s’est écroulée avec le coup de vent.
Evènement historique oblige... je terminerai demain.
Mercredi 21
Terminé... la clématite peut pousser ! Il vaut mieux y penser maintenant, car les clématites ne vont pas tarder à démarrer et comme pour les autres plantes, c’est AVANT (c’est à dire quand on n’en ont pas besoin) qu’il faut penser au tuteurage.
- A gauche, la nouvelle barrière
- à droite, la colonne pour la clématite.
Vendredi 23
Journée hellébores...
Je récupère 3 hellébores dans la serre. Ils proviennent de semis spontanés d’il y a 3 ans. Ils sont mis en pleine terre tout près de la serre au pied du Viburnum bodnantense ’Charles Lamont’ planté début décembre. Il reste encore un peu de place pour 3 ou 4 pieds. D’autres plants obtenus par semis sont en fleurs dans la serre. Ils ne seront plantés dans le jardin que s’ils présentent un intérêt (les fleurs, bien que fort belles, semblent un peu trop ressembler aux fleurs de certains pieds du jardin). Mais de toute façon, ce ne sera pas perdu pour tout le monde !
- Une pourpre obtenue par semis...
- mais qui sont les parents ? seules les petites abeilles le savent peut-être !
- une 2ème...
- Elle valait bien le coup d’attendre 3 ans.
La 3ème est blanche, légèrement piquetée mais en fin de floraison.
J’en profite pour couper le feuillage des pieds d’hellébores (ce n’est pas terminé car il y a plusieurs endroits et le nombre de pieds est maintenant loin d’être négligeable. Je l’avais fait pour une partie du feuillage en décembre. Cette fois, j’enlève tout.
Ce qui permet de faire des découvertes ... notamment de retrouver l’Hellébore thibetanus avec 2 fleurs. Il faut savoir que l’hellébore thibetanus est de culture assez capricieuse et qu’il y a une dizaine d’années, il fallait avoir un porte-feuille bien garni pour l’acheter (l’équivalent d’une centaine d’euros). La thibetanus était alors très rare (introduction récente). Je vous rassure, nous l’avons achetée quand les prix étaient plus acceptables. Vous dire que la retrouver tous les ans me laisse indifférent serait pur mensonge...
Je dois bien dire que j’ai un problème avec le "sexe" des hellébores. Je sais que c’est un mot du genre masculin mais je n’arrive pas à m’y faire (je ne suis pas le seul) et j’ai toujours instinctivement envie de dire UNE hellébore et de faire les accords de français en conséquence.
- Helleborus thibetanus
- à admirer de près.
Samedi 24
C’est terminé pour les hellébores. Les mauvaises langues diront que j’ ai mis beaucoup de temps pour couper leur feuillage (3 à 4 h) !
Je leur répondrai qu’il y en a un nombre assez important car on en ajoute tous les ans et qu’il y a plusieurs plates-bandes. Mais surtout que j’en ai profité pour nettoyer entre les plants et aux alentours (griffer, enlever les quelques mauvaises herbes, tailler des plantes voisines...). C’est bien beau d’avoir des hellébores mais les voir fleurir dans un environnement négligé... quelle horreur ! Et toc !!! Non mais...
C’est l’époque où les clématites commencent à se réveiller et les bourgeons pointent leur nez (du moins ici en Bretagne-sud). C’est le cas de la superbe ’Huldine’ qui colonise un pommier en espalier (à défaut d’avoir des pommes !!!). Les bourgeons font déjà presque 1 cm. Elle est taillée d’au moins la moitié et je fais des boutures dans 2 pots. Ben oui, je manque de clématites ! (Rigolez, rigolez !!!). Entre parenthèses, les boutures de ’Mme Le Coultre’ faites en novembre ont une petite allure bien sympathique ! (Ben quoi, vous ne rigolez plus ?). Une serre, çà vous change la vie d’un jardinier !
Lundi 26
39°... non, ce n’est pas la température extérieure mais je viens de "choper" une bonne petite grippe ! Déjà hier, ce n’était pas la forme, mais aujourd’hui...
Bon, je crois que le jardin attendra !
Mercredi 28
Hier, la forme bien que précaire m’a permis de faire un petit tour de jardin pour voir un peu l’état des lieux (pas sûr que cela ait été une bonne initiative vu l’état de décomposition avancée dans lequel je suis aujourd’hui !).
Le gel ne semble pas avoir fait des dégâts importants (c’est sûr que les arums sont un peu comme moi... flagada). On verra bien. Dans la serre une ou 2 plantes ont un peu souffert mais parce que je les ai rentrées trop tard. Sinon, les boutures se portent à merveille.
Actuellement le climat est doux et humide si bien que l’on sent déjà la nature se réveiller. Les bulbes sortent de terre (narcisse, crocus, perce-neige...). Il y a même des crocus botaniques en fleurs. Certaines clématites commencent à bourgeonner. Et je ne parle pas des hellébores. Dommage que le gel puis l’humidité les aient un peu abîmées. Quelques pieds ont des feuilles et des fleurs noircies.
Bilan : on est dans la bonne direction et on n’a jamais été aussi proche du printemps ! Quant à moi, je vais me rapprocher très vite des bras de Morphée... j’ai la tête comme une pastèque !
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