Taille des arbustes d’ornement à fleurs
Je ne traiterai que de la taille des arbustes d’ornement à fleurs.
Ainsi seront écartés :
les conifères,
les arbustes à feuillage persistant sans floraison spectaculaire (Laurier-palme, Eleagnus…),
les Rosiers (la taille des Rosiers sera mentionnée succintement car elle a déjà été évoquée par ailleurs et des séances de travaux pratiques sont organisées tous les ans),
l’art topiaire.
Quand on lit certains ouvrages sur la taille des arbustes, on a l’impression qu’il existe une taille pour chaque espèce et que, pour tailler correctement, il faut le sécateur dans une main et un bouquin dans l’autre !
Décourageant… et pourtant la taille, c’est facile (enfin… presque !)
Il suffit de respecter quelques principes de base.
Pourquoi tailler ?
Pour :
stimuler la végétation lors de la :
- taille de formation : aider la reprise et favoriser la croissance,
- taille de rajeunissement : renouvellement des branches voire rabattage plus ou moins sévère de l’arbuste ; pour certains arbustes, on peut aller jusqu’au recépage,
garder une forme harmonieuse et bien équilibrée.
Réduire l’encombrement en veillant à ce que la charpente reste décorative, bien structurée, aérée en laissant passer la lumière à l’intérieur,
stimuler la floraison par la formation de pousses vigoureuses et ramifiées.
Les jeunes branches (moins de deux ans) sont plus florifères que le bois âgé,
garder un bon état sanitaire en éliminant le bois malade, mort ou abîmé (source de foyers de ravageurs et de maladies),
donner une forme particulière (art topiaire).
Et si on ne taillait pas ?
L’arbuste, avec les années, prendrait un volume trop important (avec un enchevêtrement inextricable de branches) au risque d’étouffer les plantes voisines.
Il s’affaiblirait pour ne plus fleurir ou, au mieux, donner des fleurs en moins grand nombre et plus petites.
Quelques principes de base
Il est indispensable d’intervenir régulièrement tout au long de l’année pour supprimer les rameaux inutiles, gênants, morts, abîmés ou malades (également un bon moyen de se débarrasser des pucerons).
Après une période de gel, tailler la partie gelée et revenir sur une partie saine.
Pas de taille
- après une grande pluie,
- après une période de gel,
- quand des gelées sont annoncées,
- en période trop chaude.
Une branche bien taillée doit être coupée en biseau quelques millimètres au-dessus d’un Å“il extérieur.
Tailler une tige réveille le ou les bourgeons placés juste en dessous de la coupe.
1 - coupe trop verticale,
2 - trop près du bourgeon,
3 - trop loin du bourgeon,
4 - coupe déchiquetée : porte ouverte aux parasites,
5 - coupe convenable.
Avant de tailler, commencer toujours par…
bien observer l’aspect général de l’arbuste (ne pas oublier, pendant la taille, de prendre de temps en temps du recul pour voir l’évolution afin de garder une forme équilibrée, et harmonieuse).
enlever les parties inutiles :
- rameaux défleuris (les graines épuisent l’arbuste devenu inesthétique) à moins que l’on veuille garder les fructifications (Pyracantha, Rosiers…).
Quand on coupe un rameau défleuri, il ne faut pas se contenter d’enlever les fleurs mais rabattre la branche à une longueur appropriée à la forme de l’arbuste.
- branches abîmées, malades, mortes ou rachitiques.
enlever les parties gênantes :
- les drageons,
- les branches trop basses qui pourraient se marcotter (à moins que l’on rechercher à faire des marcottes),
- les branches qui traversent l’arbuste (risque de frottements qui occasionnent des plaies sources de maladies),
- les branchent qui nuisent à l’harmonie (d’où la nécessité de prendre du recul),
- le feuillage vert sur les végétaux à feuillage panaché (Eleagnus pungens ‘Maculata’…).
A faire systématiquement et régulièrement.
Cette taille de nettoyage qui doit toujours précéder la taille proprement dite peut se faire tout au long de l’année (en plein été, on repère facilement les branches inutiles ou gênantes).
On ne devrait jamais sortir dans le jardin sans son sécateur !!!
Quelle que soit la taille choisie, il faudra toujours penser à aérer la partie centrale de l’arbuste de façon à laisser pénétrer l’air et la lumière.
Taille courte ou taille longue ?
TAILLE COURTE = fleurs moins nombreuses mais plus grandes |
Les quelques bourgeons restants sont dopés, produisant des tiges vigoureuses.
En taillant court un arbuste vigoureux, on ne fait que renforcer sa vigueur.
Il en est de même pour un rameau.
TAILLE LONGUE = floraison abondante mais de qualité moyenne |
La sève se distribue en petite quantité dans les nombreux bourgeons latéraux, d’où une faible croissance.
En taillant long un arbuste vigoureux (ou un rameau), on l’épuise et il perd de sa vigueur.
A retenir :
Arbuste ou rameau vigoureux | taille longue |
Arbuste ou rameau chétif | taille courte |
Bref… On coupe pour faire pousser… Plus on coupe, plus ça pousse…
Et en conclusion : on doit “sentir” quand un arbuste doit être taillé.
Avec l’expérience…
Et après la taille ?
Protection des plaies :
Toute plaie importante doit être parée à la serpette.
Faire ensuite un bon masticage pour éviter toute contamination parasitaire.
Mais on préconise de plus en plus de laisser les plaies nues.
La taille est un choc pour l’arbuste : il a besoin d’être “requinqué”.
Pour cela :
étaler du compost ou du fumier décomposé (pour les Rosiers, mettre de l’engrais rosiers),
lors d’une taille d’été, arroser copieusement.
Que faire des déchets de taille ?
des boutures,
les broyer : on obtient un excellent mulch mais les résidus broyés peuvent aussi être mis au compost,
les brûler : on récupère la cendre !
les porter à la déchetterie… dommage !
Alain, conférence du 11 mars 2006
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