Arrosoirs & sécateurs

Chronique d’un jardin de Bretagne-Sud en janvier 2016

Retour le mois précédent, en décembre 2015

Vendredi 1er


J’aurai dû comme tous les ans vous souhaiter mes meilleurs vÅ“ux avec une image d’une fleur ou d’un feuillage givré, mais vu le climat actuel, une fleur de Spirea thunbergii ‘Fujino Pink’ est plus d’actualité (c’est en mars qu’elle devrait fleurir… Pour elle, Pâques et Noël qu’elle différence ?)

Samedi 2

2016 démarre très fort !!! Une belle tempête comme on sait si bien les faire en Bretagne. Encore un sale coup des Finistériens qui changent d’année mais pas leurs habitudes ! Dans ces cas-là, je m’enferme et j’attends que ça passe car même avec le temps je ne supporte pas le vent (je souffre pour les plantes !).
Seul dégât : un gros pot sur le mur de clôture est tombé et le pot a éclaté mais la plante est miraculeusement restée intacte. Elle est maintenant dans la serre car de toute façon elle n’est pas très rustique (c’est une Crassula ovata).

Dimanche 3

Même temps aujourd’hui, avec en prime un déluge. Même programme : tous aux abris !

Lundi 4

Etre jardinier demande parfois d’être un bon sportif. C’est en tout cas indispensable en cette période de l’année. En effet, actuellement il est plus que souhaitable d’avoir un Å“il sur la plate-bande et l’autre sur le ciel pour être prêt à bondir et rentrer au pas de course dans la maison avant de se retrouver complètement trempé. Donc aujourd’hui c’est à nouveau soleil plus vent, pluie et vent, soleil et toujours vent, pluie avec du vent…
J’arrive toutefois à nettoyer une plate-bande. Compte-tenu des conditions météo, cela relève de l’exploit.
Et pendant les averses ? Je suis dans le sous-sol pour fabriquer des bougies : j’ai une quantité impressionnante de vieilles bougies usagées qui m’ont, pour la plupart, été données.

Mardi 5

Même scénario aujourd’hui (ça devient lassant), mais j’ai passé plus de temps à faire de nouvelles bougies qu’à jardiner. La surface nettoyée est ridicule : même pas 10 m². Et je pense que l’on ne voit pas la fin de ce temps pourri (je doute pouvoir aller me balader avec le petiot).

Jeudi 7

Contrairement à ce qui était annoncé, on a eu du soleil toute la journée, ce qui m’a permis de terminer une nouvelle plate-bande. J’ai passé un temps fou à tailler à 1 m du sol une clématite viticella qui recouvrait entièrement un Viburnum burkwoodii. Entre parenthèses, elle commence à repartir très sérieusement et le Viburnum commence à fleurir !
Savez-vous que « le jardin au fil des jours » entame sa 10ème année ? J’ai commencé très exactement le 3 janvier 2007. C’était une période où j’étais encore jeune et dynamique, une période sans arthrose où je pouvais sans problème aller chercher une bonne vingtaine de remorques pleines de fumier de cheval. Il s’en est passé des choses depuis !!! Lorsque j’ai pris la décision d’ajouter cette chronique sur le site, j’étais bien loin de penser qu’elle durerait autant de temps. Mais maintenant le quart d’heure ou la demi-heure, voire plus, de rédaction presque chaque soir me manquerait s’il devait s’arrêter. Puisse-t-il continuer encore très longtemps ! Rendez-vous dans 10 ans… (je blague !)

Vendredi 8

Peu de temps pour jardiner mais je fais quelques boutures de la clématite viticella (type) taillée hier. Il est évident que ce n’est pas pour le jardin mais pour quelques jardiniers ou jardinières du groupe A&S. Je continue à faire des bougies (j’en suis à 30).
Avec toute la flotte qui dégringole, la rigole à l’entrée du sous-sol déborde un peu. Ce n’est pas catastrophique mais en enlevant la terre et en pompant l’eau, c’est déjà mieux !
Petit à petit, je dois enlever les plantes qui se trouvent là où sera installée la terrasse, au Nord, à l’arrière du bureau. Aujourd’hui, j’ai transplanté deux plants d’hellébore en fleurs et donné à des amis d’A&S de passage à la maison des Cyclamens de Naples et des touffes d’Arisarum proboscideum.

Samedi 9

Un air de fin du monde… L’apocalypse… D’accord j’exagère, mais tout de même : des bourrasques et un déluge. Malgré toute ma bonne volonté et mon courage reconnus par tous et toutes (et surtout par moi-même !), pas question de mettre le nez dehors. Donc nouvelle fournée de bougies (en tout 38) mais obligation d’arrêter par manque de contenants. Et puis, bien au chaud, travail sur le site.

Quelques-unes des 38 bougies

Dimanche 10

Ca va durer encore longtemps ? Ca devient franchement lassant ! C’est au moment où je suis prêt à sortir qu’il se met à rincer. Le jardin est détrempé. Un peu ça va mais là je suis au bord de la bavure !
Alors, comme les shadocks, je pompe, je pompe et je re-pompe l’eau dans la rigole à l’entrée du garage. Et je verse des brouettes pleines d’eau sur la pelouse déjà détrempée. Cherchez l’erreur. Bref, j’ai bien dû nettoyer 5 m² de plate-bande. A cette allure là je ne suis pas prêt d’avoir terminé.

Les poules pondent ! Cela fait 3 ou 4 jours de suite… Les Å“ufs sont de grosseur moyenne. En tout cas ils sont plus gros que celles des dernières poulettes. Ah, des Å“ufs à la coque… rien que de l’écrire, j’en bave partout !

Lundi 11

Aujourd’hui c’est la totale. Malgré ma très légère ( ?) surcharge pondérale, je n’ai aucune envie de me retrouver perché en haut d’un arbre… j’ai le vertige. Conclusion : repli dans la maison

Mardi 12

Du soleil… pas de pluie… pas de vent…Pour un peu, il y aurait comme un manque de quelque chose.
Une petite plate-bande est remise en état. Problème : le compost déborde. Je commence donc à le vider car je n’ai plus de place pour mettre de nouveaux déchets. Pas bon pour mon dos !!!

Mercredi 13

Malgré le manque de temps pour jardiner (on est mercredi !), j’arrive tout de même à nettoyer en grande partie une assez longue plate-bande. Il est vrai qu’à certains endroits, il n’y a pas grand-chose à faire. Alors, forcément ça avance plus vite !

Jeudi 14

Journée bambous !
Une touffe de bambous a tendance à prendre ses aises. Certaines cannes poussent au pied du Viburnum ‘Shasta’. Avec une scie sabre (c’est génial !!! je vous recommande d’en acheter une… et ce n’est pas très cher), de nombreuses cannes sont rasées. Une autre touffe dont les feuillages gênent le passage dans une allée subit le même sort. Couper c’est bien mais broyer, c’est autre chose. Le broyeur refuse les bambous : il épluche ! Dont il faut passer plusieurs fois les cannes dans le broyeur : la galère !

Vendredi 14

Un nouveau carré est nettoyé. Aujourd’hui, ce sont des centaines de plants d’Allium triquetrum qui me prennent la tête. Je n’arriverai jamais à m’en débarrasser. Je maudis la personne qui m’en a donné. Attention aux bourses d’échanges : on récupère parfois des cochonneries.
Ca y est, le froid est enfin arrivé. Ce n’est pas la Sibérie mais on sent bien qu’une petite laine est utile. Cette nuit, dans la serre la température est tombée à 2°C. Le radiateur fonctionne mais il est mal réglé. Dans les jours à venir, il faut que je trouve, comme l’an dernier, le bon réglage pour qu’il se déclenche vers 5°C. La nuit, j’allume des bougies, ce qui fait gagner 2 à 3°C.
Et les poules ? Elles continuent de pondre et ce soir on mange… des Å“ufs à la coque ! Le pied !!! Qui a dit que les « Math » et « Matique » ne servaient à rien ? A propos des poules, depuis un moment elles découvrent le jardin. On les retrouve dans tous les coins du jardin alors qu’elles se cantonnaient autour du poulailler. J’ai même observé qu’elles se baladaient souvent dans le coin où je jardine. Je me sens moins seul !

Sous notre meiller profil
Sous cet angle là, c’est moins avantageux !

Samedi 15

Ouf, je ne culpabilise plus en ce moment de me lever tard le matin : il fait froid et je pense qu’il y avait une petite gelée peu propice au jardinage. Pour ceux et celles qui croiraient que je peux culpabiliser, j’aime mieux vous le dire droit dans les yeux : « carabistouilles » !
Un trou du compost est vide  : je peux donc maintenant le remplir ! Depuis plusieurs jours les déchets étaient stockés dans de grands sacs faute de place au compost. Il va falloir que je vide le 2ème trou, c’est-à-dire celui qui contient le compost le plus frais. Cela dit, la moitié du fond est déjà formé de compost utilisable. Ici, le compost se fait en moins de 6 mois (3 à 4 en été). Bref, je dois vider le compost 3 fois dans l’année à raison de près de 15 belles brouettes à chaque fois et cela depuis plus de 35 ans… Faites le calcul !
C’est au tour du carré de graminées d’être nettoyé. Au centre se trouve un Prunus padus ‘Colorata’ colonisé l’été par un houblon doré. Raser ce houblon est toujours du sport car les tiges atteignent le sommet de l’arbre et il faut tous les ans faire un peu d’alpinisme, ce qui n’est jamais simple : ma légère surcharge pondérale aurait tendance à me rapprocher, une fois là-haut, du sol à une vitesse un peu trop rapide. Je continuerai demain : si vous voyez quelqu’un qui se prend pour une mésange en haut d’un arbre, armé d’un sécateur, ce sera moi. Petite précision : je ne fais pas cui-cui.

Dimanche 17

La plate-bande des graminées est nettoyée. J’ai constaté que leurs pieds se déchaussent et elles sont donc moins belles. Il faut absolument mettre du compost entre les plants et si ce n’est pas suffisant, j’ajouterai de la terre récupérée là où je dois faire la terrasse.
Il y a dans le jardin depuis une bonne dizaine d’années, une lavande superbe mais frileuse. Elle est originaire des Canaries et, d’après Michel Damblant (le jardinier belle-îlois), ce serait Lavandula pinnata. Tous les ans je la bouture car je sais qu’à la première gelée elle va prendre une couleur marronnasse particulièrement « tristoune ». C’est gagné ! Je récupère quelques rameaux non atteints à bouturer mais, coup de chance, dans la serre je découvre des boutures faites certainement en octobre-novembre. On a frisé la catastrophe !

Lundi 18

Le fond de l’air n’est pas chaud mais quand on se remue, ça réchauffe et c’est très supportable. En fait, ce n’est pas trop le froid mais l’humidité ambiante qui rafraîchit mon petit corps potelé.


Une plate-bande de plus est nettoyée. Il reste le jardin noir, une grande plate-bande et le coin appelé « potager », ce qui est parfaitement ridicule (à moins que l’on considère les boules de buis comme des légumes !).


Il y a une semaine le Melianthus major était superbe mais il n’a pas du tout apprécié la tempête et maintenant ses troncs partent dans tous les sens. Avec un fil de lien discret, ces troncs ont été resserrés. Dire que le résultat est parfait serait un peu exagéré, mais c’est un peu mieux… en tout cas c’est moins pire !
Et le shadock ? Il pompe toujours...

Mercredi 20

Journée historique (n’ayons pas peur des mots) : Les choux plantés par Gaspard sont cueillis. Tous cueillis car ils ne sont pas bien gros mais bigrement bons. Presque 4 ans et déjà meilleur au potager que son grand-père ! La honte… "Savez-vous planter les choux à la mode de chez nous ?". Pour le petit, c’est oui.
Si nous on a aimé, lui a décidé qu’il n’aimait pas le chou !

D’accord, ils ne sont pas énormes
Mais au moins lui il obtient quelque chose ! Le talent du grand-père avec la réussite en plus.

Jeudi 21

Je ne suis pas « maso », mais il m’a fallu me botter vigoureusement les fesses pour retourner au jardin. Non seulement il faisait froid, mais en plus, un petit crachin n’encourageait pas à sortir. Mais je veux absolument terminer au plus vite le nettoyage du jardin. Ce soir il reste le jardin noir, une grande plate-bande et le « potager ».

Vendredi 22

C’était mal parti : un déluge dans la matinée. Mais le soleil (timide) est arrivé en même temps que l’envie de faire un tour au jardin. La moitié du jardin noir est remise en état. Reste à compléter les plantations. Pas évident ce fichu coin du jardin.

Samedi 23

Temps pourri (histoire de changer un peu !).
Depuis un an je dois refaire toutes les petites barrières en bois de châtaignier. Elles sont complètement fichues et tiennent encore par l’opération du Saint-Esprit. Coup de chance, je connais bien une personne qui a un bois de châtaigniers et depuis plusieurs mois je pouvais aller me servir. Mais vu mon emploi du temps de retraité débordé, les semaines passaient. C’est fait cet après-midi et si je n’ai pas coupé assez de branches, je peux retourner autant de fois que je veux. Il ne reste plus qu’à passer à la fabrication des barrières (une dizaine). C’est assez sympa à faire.

Lundi 25

Le jardin noir est nettoyé. Il y a de la place pour mettre d’autres plantes. Je pense à des heuchères, un phormium et un Fagus sylvatica ‘Purpurea’. Il viendrait remplacer le Fagus ‘Rohan Weeping’, un hêtre pourpre à feuilles de chêne (une rareté) qui dépérit depuis un an.

Mardi 26

Le compost est entièrement vidé. Il était temps car depuis une semaine, j’entassais les déchets dans des grands sacs.
Une bonne moitié du « potager » est nettoyée. Je ne devrais pas tarder à arriver au bout du bout. Moins d’une semaine ? Au bout du bout… en fait je devrais dire le début de la suite. Dans l’immédiat, barrières, claustras, terrasse… et le reste !
Les perce-neige pointent le nez et même leurs fleurs…

Mercredi 27



Jeudi 28

Peu de temps pour jardiner et il en sera de même pour les 3 jours qui viennent.
Juste le temps de terminer le nettoyage du potager. Il ne reste donc plus qu’une plate-bande à remettre en état, et ensuite on passera à autre chose. Ouf !

Vendredi 29

Pas de jardinage aujourd’hui. Juste le temps de faire un petit tour dans la serre pour voir l’état des boutures. Vu le temps clément le radiateur est en chômage technique et les plantes se portent à merveille. Un petit arrosage s’imposait tout de même. J’ai bien dit petit car l’excès d’humidité n’est pas conseillé : c’est le meilleur moyen d’avoir de la pourriture fatale pour les boutures.
Un petit tour de jardin pour inspecter les hellébores (quand je jardine je ne pense pas toujours à inspecter l’état des plantes ou alors superficiellement). Il y a beaucoup de plants fleuris mais je trouve les plants assez peu vigoureux et le nombre de fleurs par pied est limité. Pourquoi ? J’ai l’impression que l’excès d’eau ne leur convient pas. Faudrait-il mettre bientôt un peu de corne broyée pour les doper ? De plus, je me demande s’il n’y a pas moins de gros plants qu’il y a quelques années. J’ai bien envie de supprimer assez tôt les fleurs fanées pour les empêcher de former des graines. A voir… En fait le jardinier ne cesse de se poser des questions !!! Ca entretient les neurones…
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(les travaux des années précédentes sont aussi instructifs que ceux de cette année.)

Chronique d’un jardin de Bretagne-Sud en janvier 2016

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